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La Belgique s'apprête à vivre une crise du logement: quelles sont les raisons derrière ce phénomène?

Devant la vitrine d'une agence, des dizaines d'annonces, des maisons à acquérir, des appartements à louer et un constat : de plus en plus de clients se dirigent vers des locations.

"Il y a de plus en plus de locataires parce que l'accès au logement devient un peu plus contraignant. Donc les gens se tournent vers une location en se disant, on va prendre une location pendant 2, 3, 4 ans et on verra un petit peu ce que ça donne avant de peut-être se rediriger vers un achat dans quelques années", explique Thibault Techy, agent immobilier.

Et quand il s'agit d'acheter, là aussi le comportement de la clientèle a changé. "Maintenant, c'est vrai qu'ils se dirigent plutôt vers des biens parfois un peu plus petits qui offrent un niveau d'isolation, des normes qui se rapprochent plus de la réalité", continue l'agent immobilier. Dans cette lettre ouverte, plusieurs experts du marché du logement s'unissent. Selon eux, trouver un toit à des prix abordables sera de plus en plus compliqué. En 2019, 7 ménages wallons sur dix pouvaient acquérir un bien à 240 000 euros. Aujourd'hui, ce même bien coûte 312 000 euros. Seuls 4 ménages sur dix peuvent l'acheter.

"Ça veut dire qu'on a une diminution de l'accessibilité à la propriété de 30%. Ça s'explique comment ? L'augmentation des matériaux de la construction, l'augmentation des taux d'intérêt qui est aussi extrêmement importante et aussi la difficulté d'obtenir des crédits hypothécaires aujourd'hui avec les banques qui resserrent un peu les vis derrière", analyse Hugues Kempeneers, directeur général d'Embuild Wallonie.

Lenteur des procédures, déclin de l'offre, des normes et des règles inadaptées en matière de construction et rénovation, ils appellent les autorités à agir. "C'est bien d'avoir des visions politiques, c'est bien d'avoir des idées politiques, mais il faut savoir si elles sont applicables par le terrain, si elles sont payables par les ménages et si les entreprises peuvent les porter à bras-le-corps".

Sans changement, les co-signataires de la lettre craignent pour l'avenir de certains publics, les jeunes, les célibataires, les personnes âgées ou encore les ménages déjà précarisés.

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