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"Cela n'attaque pas la racine du mal": les commerçants namurois pas convaincus par les nouvelles primes annoncées par la Région wallonne

Le gouvernement wallon a validé jeudi une liste de 100 villes et communes de Wallonie qui pourront bénéficier du dispositif pour soutenir leurs commerces locaux.

Selon le ministre wallon de l'Economie, Willy Borsus (MR), le gouvernement de Wallonie a fait de la "redynamisation des centralités" une priorité. Dans le viseur du dispositif "Objectif Proximité": les nombreuses cellules vides en Wallonie (17,2 %), et en particulier dans les centres-villes et villages dont la santé commerciale "est vitale pour la vie économique de notre Région", a commenté le ministre de l'Economie.  

Sur les 262 villes et communes wallonnes, 104 se sont inscrites à l'appel à projets et 100 ont été retenues.  

Celles-ci pourront soutenir leur commerce local au travers d'une prime à l'installation ou au développement d'activité.  

Ce nouveau dispositif s'inscrit dans la continuité des mécanismes "Creashop-villes" et "Creashop-plus" mis en place dans 53 villes et communes de Wallonie et qui ont été évalués positivement.    

"Objectif proximité" comprend deux évolutions significatives: il est ouvert à toute la Wallonie et il n'est plus uniquement accessible aux porteurs de projets souhaitant s'installer dans une cellule vide, mais aussi aux commerçants établis qui souhaitent réorienter substantiellement leur activité.  

"La prime versée aux candidats correspond à 60% des dépenses éligibles pour un montant maximum de 6.000€. Dans le contexte d'explosion des coûts de l'énergie, certains investissements visant à améliorer la performance énergétique des commerces candidats pourront être éligibles à la prime. L'objectif est de relancer de nouvelles activités, dynamiques, créatives, innovantes et attirantes, afin de rebooster l'attractivité dans les centres urbains et ruraux", communique le gouvernement wallon.

Une aide suffisante?

Ce jeudi, dans le centre-ville de Namur, les clients étaient rares… Mais Denise n’est pas surprise. "A Namur, il n'y a plus rien, on ne voit plus de commerces. Namur devient pauvre", regrette-t-elle. Ce constat se vérifie dans de nombreux centres-villes de Wallonie. Aujourd’hui, plus de 17% des commerces sont déserts. Il faut éviter à tout prix que cela n’empire.

Pour y arriver, le Gouvernement Wallon a donc sorti son nouveau plan de relance intitulé : « Objectif proximité ». 

Pour un représentant des commerçants, c’est insuffisant. "Cela n'attaque pas la racine du mal, c'est-à-dire comprendre pourquoi il y a une désertification du centre-ville", estime Etienne Dethier, le responsable de l'association des commerçants à Namur.

Ce représentant des commerçants est inquiet, alors nous avons posé la question aux principaux concernés. "Je pense que la raison est un manque de passage et de visibilité. Il y a beaucoup de personnes qui se disent, on ne va pas aller à Namur car cela va être embêtant pour se garer. On va devoir payer un parking ", confie Maxime.

"On perd beaucoup d'habitants chaque année et les habitants sont nos premiers clients. Il faudrait remettre de l'habitant dans le centre-ville, c'est très important", ajoute Louise.

Autres responsables évoqués : la présence des centres commerciaux à proximité, mais aussi l’évolution de notre mode de consommation. Dans le centre-ville de Namur, près de 100 commerces ont disparu l’an dernier.


 

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Commentaires

2 commentaires

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  • La racine du mal est vite résumée : parking difficile et payant, circulation difficile et dangereuse à cause d'aménagements mal étudiés, mendicité, insécurité, plan de circulation incompréhensible par les étrangers à la ville et travaux permanents et omniprésents. Et je ne parle pas des heures de pointe ! Capitale de la Wallonie, Namur a été abîmée au fil des ans par la mégalomanie de quelques bourgmestres ambitieux.

    roger rabbit
     Répondre
  • la faute à quoi? A la politique qui exclut les voitures des centre villes et çà ne va pas s'arranger avec les électriques. Pas facile de faire ses courses uniquement à pieds ou en vélo même électrique, ainsi toute une partie de la population est exclue et ce n'est pas les touristes qui vont les remplacer. Plus de commerces, ce sont les squatteurs qui vont s'installer, Namur sera bientôt comme Charleroi...

    Armand Bruaux
     Répondre