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Les villes, transformées en îlots de chaleur, se réchauffent beaucoup plus vite que les zones rurales: que faut-il faire?

La vague de chaleur est liée au réchauffement climatique. L'Institut royal météorologique vient de publier une nouvelle étude concernant les villes qui se réchauffent plus vite que les zones rurales. En raison de ce qu'on appelle l'effet d'îlot de chaleur urbain. L'étude montre que le nombre de jours de canicule va augmenter à Bruxelles, mais surtout, l'objectif de l'accord de Paris est déjà dépassé. Il prévoyait de limiter le réchauffement global à 2 degrés. Mais, en réalité, on est déjà à près de 3 degrés d'augmentation. Et on pourrait dépasser les 4 degrés d'ici la fin du siècle. Comment s'y préparer ?

Une pause déjeuner à l’ombre d’un grand arbre, un privilège rare dans une grande ville comme Bruxelles. Nous sommes dans un quartier conçu pour créer un îlot de fraîcheur. Quelques degrés en moins, en été, qui font toute la différence pour les habitants. "Cela fait vraiment un courant d’air. Il y a une différence », nous confie une riveraine. « Ce coin est très bien", assure une autre habitante.  

Des plantes et des arbres qui restituent l’humidité

Illustration avec un thermomètre. Dans l’îlot de fraîcheur, en début d’après-midi, il fait un peu moins de 30 degrés. Deux rues plus loin, le mercure dépasse les 31 degrés.
Une différence qui s’explique par les grands espaces naturels laissés entre et sur les bâtiments. Des plantes et des arbres qui restituent l’humidité et agissent comme des climatiseurs.

"Cela fait circuler la vapeur d’eau et vous avez vraiment un effet plus frais quand vous êtes proches des plantations, que quand vous êtes au milieu d’un espace minéral, qui accumule la chaleur", explique Gery Leloutre, professeur d’urbanisme et d’architecture à l’ULB. 

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Pourquoi fait-il plus chaud en ville ? 

Pour l’instant, ces quartiers frais sont assez rares dans les grandes villes. Conséquence : les zones urbaines se transforment en îlots de chaleur. En journée, en moyenne, il fait 3 degrés plus chauds qu’en périphérie. La nuit, cette différence passe à 10 degrés. "La ville, c’est du bâti, donc ce sont des briques et du béton, des éléments qui accumulent la chaleur. C’est un premier élément. Le deuxième élément, c’est qu’il y a moins de végétations. Or la végétation est un facteur vraiment très important de rafraichissement de l’air. Et le troisième élément, c’est que comme la ville est construite, elle laisse moins circuler l’air et le vent", indique le professeur. 

Cela veut dire plus de risques d’hospitalisation et de mortalité

Avec le réchauffement climatique, la situation risque d’empirer. Si la température de la Terre augmente d’1,5 degrés, nous connaitrons à Bruxelles 7 jours de stress thermique par an. Si elle se réchauffe de 3 degrés, ce nombre de jours passe à 12. C’est beaucoup plus qu’en milieu rural. "Cela veut dire par exemple moins de productivité pour des travailleurs qui travaillent dehors. Cela veut dire plus de risques d’hospitalisation et de mortalité", indique Rafiq Hamdi, climatologue à l’institut royal météorologique.  

Que faut-il faire ? 

D’ici la fin du siècle, nos villes doivent donc se transformer pour mieux lutter contre la chaleur. On considère que doubler la couverture végétale d’une ville permet de diminuer d’un tiers le nombre de décès directement liés aux canicules. 
 

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