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Des agriculteurs en colère, des politiques aussi unis que divisés et l'idée d'un front de gauche: voici notre 20ème carnet de campagne

Au menu du carnet de campagne de cette semaine : la colère des agriculteurs. Tous les politiques sont unis pour les soutenir mais divisés sur leur responsabilité. Enfin, à 126 jours des élections, le président de la FGTB appelle à un front de gauche. Pas sur qu’il soit entendu.

Cette semaine, politiquement, un dossier. Un dossier qui a monopolisé toute l’attention. Vraiment tout l’espace : la colère des agriculteurs.

"Je comprends totalement leur désarroi, et même leur désespoir", affirmait Paul Magnette, le président du PS. Benoit Lutgen, député européen des Engagés s'est insurgé : "Il n’est pas normal que les agriculteurs vendent à perte. Ça, c’est inadmissible". "Ils ont raison tout d’abord et leurs revendications sont légitimes", admettait Willy Borsu, le ministre wallon de l'agriculture (MR), au cours de notre émission La colère est dans le pré. Philippe Henry, vice président wallon (Ecolo), a reconnu : "On est dans un système, comme ils le disent d’ailleurs, qui marche sur sa tête".

Tous les politiques soutiennent les agriculteurs, une très belle unanimité. Mais alors qui est responsable ? Pour Paul Magnette: "Ça fait 25 ans que l’on a des libéraux, que ce soit au fédéral ou en Wallonie, qui exercent les compétences en matière d’agriculture et qu’on a un modèle qui a été toujours plus libéral". Même avis du côté d'Ecolo : "Les libéraux et Les Engagés, qui ont les portefeuilles de l’agriculture depuis 20 ans en Belgique, n’ont pas réglé tout cela. D’où les problèmes aujourd’hui", estime la députée européenne Saskia Bricmont.

Mais le président du MR, Georges-Louis Bouchez, renvoie la balle : "On ne doit pas légiférer de manière dogmatique comme le font les écologistes. Nous avons également au sein du gouvernement belge Zakia Khattabi qui vient toutes les semaines sur de nouvelles normes qui contraignent l’agriculture".

"Ce petit jeu de la faute de l’autre, vraiment, il m’exaspère. On est tous responsable", tranche le député wallon Les Engagés, Jean-Luc Crucke.

Tant que l’on n’aura pas de résultats, tant qu’il n’y aura pas de choses qui bougent, on sera encore là

Mais finalement, qu’en pensent les principaux concernés? Tout pourrait se résumer avec cette scène sur un blocage de route à Daussoulx. Le ministre wallon de l’agriculture, Willy Borsu, est interpellé par un manifestant. Voilà ce qu’il pense des discours politiques : "Quand on vous entend parler, quand on entend parler vos collègues que ce soit n’importe qui, de quel parti politique que ce soit, on a envie de vous croire. On boit vos paroles. Mais ne nous endormez pas parce que, de toute façon, tant que l’on n’aura pas de résultats, tant qu’il n’y aura pas de choses qui bougent, on sera encore là et vous devrez commencer à rendre des comptes aux gens qui malheureusement, on bloque tous les jours et qu’on emmerde. Et ça ne nous plait pas de faire cela".
 
Finalement, politique et syndicat agricole se sont retrouvé vendredi. Accord sur un calendrier pour des solutions concrètes sur les prix et sur la simplification administrative.

La déclaration de la semaine

Elle nous vient de Thierry Bodson, le président du syndicat FGTB : "Quand on regarde les programmes des trois familles de gauche, Ecolo, PS et PTB, […] les trois partis ont des convergences très importantes. C’est l’idée d’un front de gauche". 

Des discussions avaient eu lieu, mais c’est surtout eux qui ne veulent pas

Justement, les socialistes et les écologistes se sont une fois plus positionnés cette semaine. "Quand je les ai invités en 2018 à négocier avec Elio Di Rupo, ils ont refusé. Même chose à Charleroi. Ils ne prendront jamais leur responsabilité", a répondu Paul Magnette chez Les Punchers. Et les verts : "Des discussions avaient eu lieu, mais c’est surtout eux qui ne veulent pas. Donc, ils ne s’engagent sur rien du tout. Ils ne sont pas disponibles pour faire un quelconque gouvernement. Donc, à ce stade, c’est une question qui ne se pose pas", dit Philippe Henry.
 
Si cela peut aider, le président de la FGTB conclut qu’on ne leur demande pas de partir en vacances ensemble, juste de travailler ensemble. On verra.

Mais avant cela, il y a les élections. Ça se rapproche. Plus que 126 dodos.
 

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