Invité par la N-VA pour la fête de la Communauté flamande, Elio Di Rupo chante les louanges de la Wallonie... face à un public séparatiste

Elio di Rupo a été accueilli à Bruges hier dans une salle remplie de symboles flamands. Dans le public, la plupart des citoyens présents sont ceux qui souhaitent plus d'indépendance pour leur région.

C'est Pol Van Den Driessche qui a invité le ministre-président wallon. Pol Van Den Driessche est sénateur de la N-VA (nationalistes flamands) et séparatiste, soit politiquement à l'opposé d'Elio Di Rupo, socialiste. Sa prise de parole en néerlandais était une opération séduction. "La Belgique est notre maison commune", a-t-il indiqué. "Je suis un grand supporter du fédéralisme. Pour le futur, je plaide pour un renforcement de la collaboration", a-t-il conclu sous les applaudissements du public flamand.

Elio Di Rupo est revenu, par après, sur cet exercice périlleux. "C'était l'occasion de faire entendre un autre discours que le discours séparatiste", souligne-t-il. "J'ai voulu expliquer qu'il faut davantage travailler ensemble, que la Wallonie est en plein redressement, que la Wallonie a un plan de relance extrêmement ambitieux."  

"Ça sera très difficile"

De son côté, Pol Van Den Drissche, poids lourd du premier parti flamand, veut moins "de Belgique". Après le discours d'Elio Di Rupo, il a répondu: "Ce que vous venez de dire, je comprends qu'au final ça sera très difficile". Puis face caméra, il explique: "Il veut le statu quo sur la réforme de l'État et nous nous sommes convaincus que nous devons faire de nouvelles évolutions en direction du confédéralisme."

Elio Di Rupo avait-il en tête l'après-élection, l'année prochaine? Une certitude après cette rencontre: les négociations seront compliquées…