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Les automobilistes ont été coincés de longues heures ce matin, en raison des blocages des agriculteurs. Il y avait des perturbations importantes sur certains axes. Mais, malgré les embouteillages, la majorité des conducteurs que nous avons rencontrés soutiennent le mouvement.
Le blocage est total sur l’autoroute E19 à hauteur de Feluy, les agriculteurs marquent le coup et empêchent toute circulation. De nombreux camions sont à l’arrêt, bloqués par le mouvement. Certains font contre mauvaise fortune bon cœur et discutent dans le calme avec les manifestants. Comme Thomas qui est bloqué ici depuis 4h30 : "On comprend aussi leur mouvement, on ne peut pas non plus dire qu’on est contre, parce que ce qui se passe est quand même triste. On ne peut rien faire, ils ont décidé de bloquer, on attend. Cela ne sert à rien d’envenimer les choses".
"C’est plus facile pour nous. Mais, comme ils nous disent : on a tous aujourd’hui les mêmes tracas, les finances ce n’est pas évident. Tout le monde est dans le même jeu", considère un autre routier.
Ils ont raison de faire ça. Sinon, ça va être de pire en pire
Un barrage filtrant est installé à un rond-point. Ludovic galère littéralement avec son camion depuis plusieurs heures. Mais, son point de vue sur le mouvement est clair : "100% avec eux. Ils travaillent pour rien. Je suis un ancien fils de ferme. Ce n’est pas possible de travailler comme ça, avec leurs revenus. Je les comprends tout à fait".
En ce qui concerne les voitures, dans le doute, certaines font demi-tour, d’autres slaloment pour passer. C’est un peu la débrouille mais tout se passe dans le calme.
"Pour moi, c’est le plus important, pas de casse, pas de violence", confie un automobiliste.
Un autre n’est pas du même avis : "Je comprends que chacun ait le droit de manifester. Mais, empêcher les gens d’aller travailler, je ne suis pas sûr que ça va réconcilier les agriculteurs avec la population". "On est avec eux et ils ont raison de faire ça. Sinon, ça va être de pire en pire. On les soutient à fond", lance un conducteur.
Si tant de monde que ça est "avec eux", la question c'est de savoir si tous ces gens sont prêts à payer 10%, 25% ou même 50% plus cher pour des produits belges "fairtrade" ? Parce que c'est facile de dire "je suis avec eux" et puis d'aller se plaindre du prix de la viande ou des légumes... L'idéal: que chacun achète ce qu'il veut. Produits belges plus chers, ou produits importés moins chers.
Thierry Frayer