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79% des étudiants pour devenir enseignants ratent le test de maitrise approfondie de la langue française: "C'est normal"

La première épreuve sur la maîtrise approfondie de la langue française (EMLF) organisée désormais pour les étudiants qui s'engagent dans des études pédagogiques a été réussie par seulement 21 % des candidats. 

Pour la toute première fois, l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES) a fait passer un test de maîtrise approfondie de langue française (EMLF) aux étudiants de la filière. Une nouveauté, depuis la réforme de la formation initiale des enseignants, qu'ils sont invités à passer en début d'année. 

Les candidats qui réussissent cette épreuve facultative sont alors dispensés du cours de maîtrise de la langue au programme de la première année du cursus. Ce test est composé de deux parties : un questionnaire à choix multiples (QCM) et une production écrite argumentative. 

"Ces résultats indiquent que 21 % des personnes ayant présenté l'EMLF, soit 655 lauréates et lauréats, ont donc réussi", précise l'ARES dans un communiqué. 

"Un étudiant sur cinq a déjà le niveau qu'on attend de lui"

Plus de 75 % des étudiants en français ont donc raté ce test, pourtant pas de quoi s'inquiéter selon Fleur Jasoigne, directrice de la communication de l'Ares. En effet, "on teste le niveau tel qu'il devrait être à la sortie des études. Donc il est normal que les étudiants majoritairement le ratent, puisqu'il est plus élevé que le niveau qui est exigé en fin de secondaire".

21 % de réussite, c'est un chiffre qui pourtant peut sembler "alarmant", mais dans les faits, c'est tout le contraire. "Ce test-là donne le niveau des étudiants au tout début de leurs études" précise Fleur Jasoigne. Ce résultat, il faut plutôt le voir comme : "Un étudiant sur cinq a déjà le niveau qu'on attend de lui quand il sera diplômé en tant que professeur". 

Un décalage avec les clichés sur les enseignants 

Selon la directrice de la communication, ce test a deux fonctions. Premièrement, "ça permet aux élèves de s'évaluer par rapport au niveau qui sera attendu à la fin de leurs études". Ensuite, "ça permet aux professeurs d'adapter les cours qui seront donnés durant les cursus pour pouvoir les aider à atteindre le niveau attendu".

Nous n'allons pas attendre quatre ans pour savoir s'ils ont le niveau pour pouvoir enseigner.

En effet, les étudiants vont avoir des cours de français, qui leur permettront de s'améliorer. Il y a donc un décalage entre les résultats de ce test et la maîtrise des professeurs en fois sortis de l'école. Malgré quelques clichés, comme : "si c'est ça le niveau de ceux qui vont donner cours de français à nos enfants, ça ne va pas aller".

"Nous ne pouvons pas demander à des étudiants d'avoir le niveau qu'ils devraient avoir dans quatre ans" appuie Fleur Jasoigne. "Nous n'allons pas attendre quatre ans pour savoir s'ils ont le niveau pour pouvoir enseigner."

Quelques chiffres sur l'évaluation 

Pour réussir l'épreuve, l'étudiant doit atteindre le niveau C1 du Cadre Européen Commun de Référence (CECR) pour les Langues. Ce niveau est considéré acquis lorsque trois conditions cumulatives sont remplies : réussir la partie QCM avec 60 % de réponses correctes, atteindre 97 % de formes correctes pour le fonctionnement de la langue dans la production écrite et réussir la production écrite avec 50 %, indépendamment du fonctionnement de la langue. 

Selon les résultats livrés mercredi par l'ARES, 1 964 des candidats, ce qui représente 63 % du total, ont atteint le seuil de réussite fixé à 7 réponses correctes sur 12 pour le QCM. 

Pour la production écrite, 1 484 des candidats ont atteint le seuil des 97 % de formes correctes, soit un taux de réussite. 

Enfin, 34 % ont réussi la production écrite, sans prendre en considération le seuil des 97 % de formes correctes. 

L'EMLF était initialement prévue cette année exclusivement pour les sections 1 à 3 (c'est-à-dire pour les futurs enseignants de la classe d'accueil à la 3e année du secondaire). 

Pour les sections 4 et 5 (destinées aux futurs enseignants du secondaire supérieur), l'épreuve sera obligatoire dès 2025 et liée à l'attribution de 5 crédits supplémentaires en cas d'échec.
 

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Commentaires

1 commentaire

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  • Les évaluations en secondaires seraient elles trop permissives afin de maximiser les taux de réussite????

    Daniel Gérard
     Répondre