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"Ça ne saurait que nous aider": le secteur se réjouit après la levée de l'embargo sur le porc belge en Chine

La Chine a levé l'embargo sur la viande de porc belge, ont annoncé vendredi le Premier ministre, Alexander De Croo, et la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, à l'issue de leur rencontre avec le Premier ministre chinois, Li Qiang, à Pékin. Cet embargo a été décrété après l'épidémie de peste porcine africaine qui a touché le sud du pays en 2018. Il freinait de manière conséquente les exportations du secteur de la viande porcine, la Chine représentant la moitié de la production et de la consommation de porc dans le monde.  

Le ministre fédéral de l'Agriculture, Davind Clarinval, a salué la décision chinoise, soulignant que ce dossier était l'une de ses priorités de la législature.

La nouvelle est tombée durant la mission que le chef du gouvernement et la cheffe de la diplomatie mènent en Chine, leur premier déplacement à l'étranger depuis que la Belgique a pris la présidence tournante du Conseil européen. Des représentants du secteur étaient du voyage. 

C'est une excellente nouvelle pour le secteur: "Ça va tirer, vu la hausse de la demande, le prix vers le haut. Ou en tout cas, le maintenir à un bon niveau. Nous qui travaillons localement avec un circuit court et une qualité vraiment au top niveau, ça ne saurait que nous aider", se réjouit Jordan Godfriaux, éleveur de porcs.

Un processus entamé il y a 7 ans

"Dans le monde du porc, personne ne peut négliger la Chine", a souligné Joris Coenen, manager du Belgian Meat Office (BMO) auprès de VLAM, l'office flamand d'agro-marketing. La levée de l'embargo permettra de reprendre un processus entamé il y a 7 ans. En 2016, à la suite d'une visite en Belgique, les autorités chinoises avaient autorisé le secteur belge à exporter de la viande de porc.

Une liste fermée d'entreprises avait été constituée, qui était appelée à s'allonger jusqu'à ce que la crise de la peste porcine vienne tout arrêter. La Belgique a mis deux ans à éradiquer la maladie avant que n'éclate la crise sanitaire. "Toutes les autorités ont pris des mesures drastiques, mais qui ont payé parce qu'on a pu venir à bout, très rapidement, de cette peste porcine africaine. Cela passait aussi par l'élimination des sangliers qui sont vecteurs", explique Thomas Demonty, conseiller en production animale de la fédération wallonne de l'agriculture. 

Les choses bougent

En 2023, les choses ont commencé à bouger à la suite de nombreux contacts ont eu lieu avec les autorités chinoises. L'Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) s'est rendue à plusieurs reprises en Chine et en mi-décembre une visite d'inspection chinoise eu lieu en Belgique.  

 "Nous sommes devenus un exemple, nous sommes l'un des seuls pays à avoir éradiqué la peste porcine", a assuré le directeur de la fédération belge de la viande (FEBEV), Michael Gore, qui représente les abattoirs et les ateliers de découpe. "Nous avons pu démontrer que nous sommes parvenus à bien gérer la crise, mais la décision était entre les mains des autorités chinoises".  

"Grâce au travail de l'AFSCA et des autorités, la Belgique est toujours citée en exemple dans sa lutte contre la peste porcine africaine, parce qu'il y a d'autres pays qui ne s'en sortent vraiment pas (…)", rajoute Thomas Demonty.

Le secteur représente quelque 7.000 emplois sans compter les 4.000 exploitations agricoles où les bêtes sont élevées, principalement en Flandre. Sept pour cent de ses exportations se font hors UE.  

La signature d'un Memorandum of Understanding (MoU) par le directeur de l'Agence Fédérale de Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) a suivi la réunion avec le Premier ministre chinois.

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