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Il suscite de plus en plus d'intérêt, mais divise toujours autant: le nucléaire, stop ou encore ?

Ce jeudi 21 mars s’ouvre à Bruxelles le premier sommet international sur l’énergie nucléaire. La Belgique accueille des dizaines de chefs d’État et de gouvernement qui considèrent l’atome comme une solution bas carbone pour produire de l’électricité. Où en sommes-nous en Belgique ? Après avoir prolongé 2 réacteurs nucléaires, devrons-nous aller plus loin dans les années à venir ? Éléments de réponse. 

C’est une technologie qui semblait condamnée. Aujourd’hui, avec la guerre en Ukraine et les défis climatiques, elle suscite de plus en plus l’intérêt. Par conséquent, une question importante se pose : le nucléaire en Belgique : stop ou encore ? 

Pour bien comprendre, partons de notre consommation d’électricité. L’an dernier, en Belgique, nous avons eu besoin de 78 térawattheures, 78 milliards de kilowattheures. Selon le gestionnaire d’électricité Elia, cette consommation est appelée à augmenter. D’ici 2035, nous serons de plus en plus nombreux à installer des pompes à chaleur, à rouler en voiture électrique. Une électrification qui concerne aussi l’industrie. 

Résultat des courses : dans dix ans, nous consommerons près de 133 térawattsheures. Le porte-parole d'Eli, Jean Fassiaux, explique : "On doit avoir toujours assez de production pour répondre à la consommation et on doit équilibrer le système de la sorte". Pour couvrir cette consommation électrique grandissante, nous pourrons compter sur plus de renouvelable, les deux réacteurs nucléaires prolongés et des centrales au gaz ou des parcs de batteries en cas de besoin. 

Selon Elia, ce plan tient la route à deux conditions : renforcer le réseau et surtout, ne pas consommer l’électricité tous en même temps. "On évite à ce moment-là des pics importants et donc on peut fonctionner avec un peu moins de production. Donc ça, c'est très important, de faire en sorte que cette flexibilité se développe le plus rapidement possible", rajoute le porte-parole. 

En clair, si la Belgique prend du retard dans la modernisation de son réseau électrique, ou si elle rate le tournant de la flexibilité, elle aura besoin de plus d’électricité que prévu. Thomas Pardoen est professeur à l’UCLouvain et président du conseil scientifique du centre de recherche nucléaire de Mol. Il plaide pour un réinvestissement dans l’atome, et même la construction de nouvelles centrales. 

"Il faut commencer à instruire ce dossier tout de suite après les élections si on veut sécuriser toutes les étapes, et puis se mettre dans la file d'attente des quelques opérateurs industriels qui permettent de construire des réacteurs comme ceux-là", explique-t-il. 

Le gouvernement a décidé d’investir dans la recherche sur les petits réacteurs modulaires. Une technologie qui ne sera pas prête avant 2040. Dans l’intervalle, il faut compter sur ce que nous avons déjà, estime Thomas Pardoen. 

"Ce qu'il faut évidemment faire, c'est prolonger tout ce qui est prolongeable. D'abord, parce que c'est ce qui coûte le moins cher. Et puis c'est ce qui est là tout de suite. Et donc, par exemple, pour la Belgique, on sait très bien que les réacteurs qui ont prolongé ont une durée de vie théorique qui est bien plus que les 10 ans. On parle de 20 ans, mais en fait techniquement, on pourrait être bien au-delà". 

Prolonger au-delà de 2035, construire de nouveaux réacteurs ou compter sur des centrales au gaz ponctuellement ? 3 scénarios potentiellement complémentaires, mais qui ont chacun un coût financier et environnemental très différent. Une décision sur l’avenir énergétique de notre pays qui se retrouvera inéluctablement sur la table du gouvernement après les prochaines élections.
 

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Commentaires

2 commentaires

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  • On va repasser aux voiturettes à pédales et chaine (ou vélos-cargo)... car il n'y aura pas moyen de recharger toutes les batteries des voitures électriques.

    Alain T.
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  • il faudrait aussi examiner l'énergie hydroélectrique !! nous avons en belgique un très grand spécialiste des barrages... le ministre henry qui entre autre est un fin connaisseur du barrage de la gileppe !

    abdoule carolo
     Répondre