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Le captage du CO2 pour "inverser" l’effet du changement climatique: est-ce une solution prometteuse?

C’était l’un des sujets les plus discutés lors de la COP 28 à Dubaï : la séquestration et le stockage du carbone. Une technologie prometteuse pour les uns, une fausse solution pour les autres. Comment fonctionne-t-elle ? Pourrait-elle résoudre nos problèmes climatiques ?

Noah McQueen fabrique des éponges. Mais des éponges très particulières : "C’est notre matière calcaire. Elle a récolté le CO2 de l’atmosphère et maintenant ce plateau est prêt à être retiré pour qu’on essore le CO2 de cette éponge" .

Cette machine aspire le CO2 présent dans l’atmosphère grâce au calcaire. Une pierre qui capte naturellement le carbone.  

Un processus plutôt lent

"Le problème c’est que le processus est plutôt lent. Ce que nous faisons c’est de lui donner des superpouvoirs pour qu’il puisse aspirer plus de carbone qu’il ne le ferait autrement. Nous pouvons le faire 100 fois plus vite que dans la nature", explique Shashank Samala, co-fondateur d’une start up de captage de CO2.   

Une fois capté, ce carbone peut être stocké. Par exemple dans des puits pétroliers, ou réutilisé pour des applications industrielles. 

"L’élimination du carbone c’est ce qui se rapproche le plus d’une machine à remonter le temps. Si Vous voulez faire plus qu’atténuer le changement climatique, l’inverser. Si vous voulez que nos enfants puissent profiter du corail, comme nous l’avons fait, profiter des étés comme nous. Pour inverser la tendance et revenir à la situation antérieure, l’élimination du carbone est la meilleure solution", estime Shashank Samala.

La start-up intéresse plusieurs grandes multinationales américaines. En quelques années, le captage et le stockage du CO2 a attiré des milliards d’euros d’investissements dans le monde.

"Notre objectif est d’éliminer un milliard de tonnes de CO2 chaque année à l’horizon 2035. C’est peut-être une goutte d’eau dans l’océan, mais on doit absolument éliminer le dioxyde de carbone par milliards de tonnes si on veut atteindre la décarbonation complète", avance Noah Mcqueen, co-fondateur d’une start up de captage de CO2. 

Une technologie qui n'en est qu'à ses débuts

L’agence internationale de l’énergie a défini un scénario pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Selon elle, il faut éviter d’émettre entre 600 et 800 milliards de tonnes de CO2. Pour y arriver, il existe différentes mesures qui ont chacune un poids différent. Par exemple, le recours aux énergies renouvelable compte pour 35% dans ce scénario, nos changements de comportements individuels valent 11%, le captage du CO2 dans l’atmosphère pèse entre 1 et 2%. 

Le climatologue Hugues Goosse rappelle que retirer du CO2 de l’atmosphère coûte cher, notamment en énergie et que la technologie n’en est qu’à ses débuts. "Il y a toute une série de techniques plus compliquées ou plus exotiques qui n’ont malheureusement pas encore été testées à grande échelle, donc peut-être que ce sera des solutions pour une petite partie, mais aujourd’hui on ne peut pas vraiment se dire qu’il y a une démonstration du fait que ces techniques-là étaient suffisamment efficaces", considère Hugues Goosse, climatologue à l’UCLouvain.

Aujourd’hui dans le monde, on séquestre chaque année 45.000 tonnes de CO2, l’équivalent de 35 secondes d’émissions humaines. 

 

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Commentaires

1 commentaire

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  • Normal que cela intéresse des sociétés, c'est un moyen de faire croire qu'on combat le réchauffement alors que c'est cher et peu efficace... C'est comme les programmes pour "sauver des arbres" qui brassent des milliards pour quasiment aucun impact. Ce qu'il faut c'est réduire les émissions. Le reste, c'est un pansement sur une jambe de bois...

    Thierry Frayer
     Répondre