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"Les violences conjugales, ce ne sont pas que des coups": Caroline Poiré, avocate pénaliste, spécialiste de la question

Ce dimanche, "Rendez-vous" traite des violences faites aux femmes. En 2024, de nombreuses femmes subissent encore des violences intrafamiliales. Et celles-ci ne se manifestent pas que par les coups. 

Les violences faites aux femmes sont un fléau encore bien présent dans notre société. Caroline Poiré, avocate pénaliste et fondatrice de l’association "Defendere", s’est spécialisée sur cette question et ne défend plus que les victimes de violences intrafamiliales. "Cette violence peut prendre différentes formes", précise l’avocate. En effet, ces faits ne sont pas seulement caractérisés que par les coups : "Cette violence peut-être physique, sexuelle, économique, psychologique... ".

"Le silence infractionnel"

Pour elle, "Il faut déconstruire l’image que l’on a des victimes de violences intrafamiliales. On a eu beaucoup de campagnes où l’on voyait une femme marquée par un bleu. Mais avant un féminicide, on parle d’un silence infractionnel", indique Caroline Poiré. Par "silence infractionnel", elle entend qu’il n’y a pas qu’une infraction qui va pouvoir être établie par le code Pénal. "Cette violence est pernicieuse, silencieuse. L’agresseur va isoler et marginaliser la victime", ajoute l’avocate. 

Afin de mieux s’occuper de ces victimes et de leurs cas, Caroline Poiré avance une solution : "Il faut que nous, les professionnels, soyons mieux formés, que l’on puisse déterminer une situation critique qui pourrait mener à un féminicide".

 Ces violences sont perpétrées dans un climat qui les favorise, comme l’explique l’avocate : "Lorsque l’on est dans une société encore marquée par le patriarcat, on peut retrouver des violences inouïes". 

"Il faut parler de toutes les femmes, qui souffrent quotidiennement de ces violences", conclut l’avocate. 
 

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