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Après Mestdagh racheté en novembre dernier par Intermarché, après Delhaize et sa volonté de franchiser ses magasins, c'est désormais le rachat de certains magasins Match et Smatch par Colruyt.
"Ça laisse aussi une inquiétude pour les travailleurs de chez Cora parce que c'est le même groupe et qu'on assiste depuis des mois à une vente par appartement du groupe de la part de la direction internationale", se préoccupe Myriam Delmée, présidente fédérale du Setca.
Mais comment expliquer cette tendance des grandes chaines à revoir leur modèle économique ? "Il faut savoir que sur un chariot de 100 euros, il y a 1,3 euro qui revient au supermarché", détaille Dominique Michel, l'administrateur délégué de Comeos, la fédération belge du commerce et des services. "Vous pensez bien qu'il n'y a aucun magasin et aucune entreprise en Belgique ou dans le monde qui peut vivre avec une marge pareille. Ce n'est pas possible".
En Belgique, le coût du personnel est 25% à 30% plus élevé que dans les pays voisins. À cela, s'ajoutent les taxes sur les déchets et les charges sociales.
Cela fait quelques années que les experts prédisent la situation, mais il n'est pas trop tard. Ils voient une opportunité pour repenser nos habitudes de consommation. "Il faut avoir des réseaux de production et de distribution qui soient beaucoup plus proches, plus local, avec une revalorisation de la consommation alimentaire", avance Pierre-Alexandre Billiet, administrateur délégué du magazine Gondola. Pour lui, cela passe par "arrêter de faire des promotions 1+1, 1+2 parce que le consommateur ne comprend plus rien. Aujourd'hui, le consommateur est perdu en matière de consommation, la grande distribution l'est aussi et une partie des fournisseurs également."
Les acteurs du secteur invitent les représentants des travailleurs et le gouvernement à discuter. La grande distribution représente 700 000 emplois en Belgique.
Il faut pas venir me dire que ces multinationales ne font pas de plantureux bénéfices.Qu'ils arretent un peu de donner de scandaleux dividendes aux actionnaires et ils n'auront pas de problèmes financiers.
Alain Schmit