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Pour dénoncer une future autoroute controversée en France, deux militants décident de se percher dans un arbre à Bruxelles 

Deux grimpeurs du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), une association française, sont installés, depuis 06h00 du matin, dans un érable situé en face du Parlement européen à Bruxelles. Ces derniers comptent y rester pour une durée indéterminée afin de protester contre le projet controversé d'une autoroute reliant Toulouse et Castres. Thomas Brail, fondateur du GNSA, était sur place.

Par cette action, les militants entendent donner un écho international à la mobilisation engagée de longue date dans le sud-ouest de la France contre la construction de l'autoroute A69, jugée "anachronique" par les activistes. Depuis plusieurs mois, de nombreux collectifs locaux s'organisent sur place pour tenter de faire capoter ce projet.  

Ce dernier prévoit de bétonner 400 hectares et d'exproprier 150 paysans, suscitant l'opposition de la population locale. Plus de 2.000 scientifiques ont également apporté leur soutien à la contestation. Selon le fondateur du GNSA, l'A69 ne ferait gagner que 10 à 12 minutes de trajet par rapport à la nationale existante, qui est peu fréquentée avec seulement 8.000 véhicules par jour.

De plus, "la construction du nouvel axe est présentée comme un 'projet social', alors que l'aller-retour sur 53 kilomètres coûterait 17 euros", a pointé M. Brail. Malgré les multiples manifestations, les autorités françaises continuent de porter le projet autoroutier. En novembre dernier, une zone à défendre (ZAD) a notamment été mise en place par les militants afin de protéger les terres de la destruction et de la bétonisation. Les grimpeurs se sont mobilisés à même les arbres pour empêcher toute coupe.  

"La réponse de l'État et de la police française a été immédiatement brutale, et de nombreuses violences psychologiques et physiques ont été commises", a déploré le fondateur du GNSA. À l'heure actuelle, la police bloque encore le ravitaillement en nourriture et en eau des activistes dans les arbres. En investissant les arbres en face des institutions européennes, les membres du GNSA, dont Thomas Brail, réclament un "ravitaillement immédiat" des militants perchés sur le tracé de l'autoroute, "comme l'a préconisé le rapporteur de l'ONU, Michel Forst", a rappelé M. Brail.  

Les grimpeurs souhaitent également rencontrer le Premier ministre, Alexander De Croo, dans le cadre de la présidence belge du Conseil de l'Union européenne. Ils attendent une réaction de la Belgique face à leurs revendications. Enfin, les militants réclament une résolution du Parlement européen condamnant l'action du gouvernement français à l'encontre des opposants sur le tracé de l'autoroute. L'usage disproportionné de la force, la mise en danger "délibérée" des militants par privation de sommeil et de nourriture, autant de raisons pour lesquelles, selon Thomas Brail, une résolution du Parlement européen sanctionnant les agissements de la France est "nécessaire".  

Originaire du Tarn, Thomas Brail avait déjà mené des actions similaires en septembre et octobre derniers à Toulouse et devant le ministère de la Transition écologique à Paris. Celui que l'on surnomme "le défenseur des arbres" avait notamment entamé une grève de la faim pendant près de 40 jours et une grève de la soif interrompue par l'intervention des secours.

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