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Vous avez été coincés dans les embouteillages en ce jour de grève? Voici les droits et les devoirs des employés et des employeurs

Ce mercredi 8 novembre était marqué par une première journée de grève du rail. Sur les routes, certains ont subi les embouteillages. Un train sur deux roule aujourd'hui, ce qui entraîne quelques embarras de circulation. Et qui dit embouteillages, dit aussi retard à son travail.

Parmi les axes fortement embouteillés, il y a notamment le ring de Bruxelles, mais également l'E42 à cause d'un chantier situé à Rhisnes, ou encore l'E11 et son chantier entre Daussoulx et Thorembais-Saint Trond. 

Plusieurs questions peuvent donc se poser : risque-t-on d'avoir une partie de son salaire en moins si l'on arrive en retard ? Peut-on convenir le jour même, avec son employeur, pour décaler nos horaires ou faire du télétravail ? Laura Couchard, experte juridique chez Acerta, a répondu à nos questions.

Peut-on percevoir une moins grande partie de notre salaire parce que nous avons passé une partie de nos heures de travail dans les embouteillages ? 

"(...) Ici, dans ce genre de cas comme la grève de demain, on va parler de ce qui s'appelle 'Le salaire journalier garanti'. C’est-à-dire que dans certains cas, je vais arriver en retard, ou je vais devoir m'absenter, et mon employeur sera quand même tenu de payer mon salaire. Mais il y a des conditions à respecter : la première, c'est que le travailleur doit être apte à commencer le travail. La deuxième condition, c'est qu'il doit se rendre au travail normalement. Et la troisième, c'est qu'il y ait un retard ou une absence qui est due à une circonstance indépendante de la volonté du travailleur".

"(...) C'est vraiment ça qui est important, ce critère de circonstance indépendante de la volonté. Ici, dans le cas d'une grève, puisque c'est prévisible et qu'on sait qu'il y a la grève, normalement le travailleur a l'obligation de mettre tout en œuvre pour ne pas être en retard. Si, par exemple, au lieu de prendre mon train à 8 h, j'ai démarré plus tôt pour essayer d'être là à l'heure et qu'il y a un énorme accident sur la route, cet accident n'est pas prévisible. En tant que travailleur, j'ai mis tout en œuvre pour arriver à l'heure. (...) Étant donné que la grève de demain est prévue depuis quelques jours, c'est au travailleur de s'organiser pour arriver à l'heure".

Peut-on convenir le jour même, avec son employeur, de faire des horaires différents ou même du télétravail ? 

"Ici, par rapport à une grève qui est prévisible, il vaut mieux des bons accords qu'avoir des problèmes. Il vaut mieux toujours essayer de s'accorder. Le jour même, c'est parfois un peu tard. Globalement, tout le monde est au courant de la grève. Si ce n'est pas le cas, l'employeur pour toujours en parler proactivement à ses travailleurs. (...) Je pense qu'il y a des solutions qui existent et que ça vaut la peine d'en discuter. Cela dépend aussi des besoins de l'entreprise. Ici, on a la grève de demain, mais on parle aussi d'une grève en décembre. Ce qui intéressant, c'est de se demander, en tant qu'employeur : qu'est-ce que je peux mettre en place moi aussi pour éviter ce désagrément ? Est-ce que je ne mettrai pas en place une politique générale de travail à domicile ? Est-ce que je n'intégrerai pas des horaires flottants ? (...)".

Si notre métier permet le télétravail, notre employeur peut-il nous le refuser ?

"Il y a deux types de télétravail : il y a le télétravail structurel, où là, ça doit être intégré dans l'entreprise de façon structurelle avec une politique qui est mise en place. À côté de cela, on a le télétravail occasionnel, où là, c'est quand l'entreprise ne met pas en place de télétravail structurel. Et donc dans ce cas, c'est le travailleur qui a toujours la possibilité de demander à bénéficier d'une journée de télétravail. C'est vraiment pour des raisons exceptionnelles. (…) Ce sera l'employeur et le travailleur qui devront s'accorder. L'employeur peut refuser cette demande, il n'y a jamais de droit absolu du télétravail. C'est toujours un accord des deux camps. Cependant, l'employeur qui refuserait le télétravail, doit prévenir suffisamment tôt le travailleur et doit aussi, normalement, donner les motifs de refus".


 

 

 

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