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Ce sont des amis, des collègues, des proches... on les appelle des sentinelles. Ils lancent l'alerte au moindre comportement fébrile et ont été formés pour cela.
"On sait, et c'est culturel, que les Wallons peuvent avoir du mal à demander de l'aide de manière formelle. Et donc, on est en contact avec les personnes en détresse. Cette personne doit pouvoir dire : mais tiens, je suis inquiet pour toi, est-ce que tu accepterais qu'un professionnel reprennent contact avec toi pour pouvoir être pris en charge", explique Thomas Thirion, administrateur délégué du centre de prévention "Un pass dans l'impasse".
La Wallonie compte aujourd'hui 300 sentinelles. Ce relais est nécessaire quand on sait que 5 personnes se donnent la mort tous les jours en Wallonie. Depuis le confinement, le nombre d'appels a augmenté : 900 en moyenne sont enregistrés par mois dans ce centre, soit une hausse de 20%. Première cible de ces actes de désespoir : les 15-44 ans.
"On a constaté que les troubles étaient plus grave depuis la pandémie et parfois avec carrément un état de décompensation qui nécessitait parfois une hospitalisation. Donc on n'est pas étonnés que les services pour les adolescents soient surchargés", explique Forence Ringlet, directrice thérapeutique du centre "Un pass dans l'impasse".
Et si Stromae, avec sa chanson "L'enfer", avait peut être libéré la parole en parlant de ces sujets tabous ?
"Il faut savoir que c'est surtout les garçons en fait qui sont concernés, parce que peut-être dans une culture dominante où on dit que les garçons ne peuvent pas exprimer leurs sentiments ou doivent avoir plus de fierté. Ce sont des des stéréotypes qui font beaucoup de tort et qui peuvent parfois avoir des conséquences très lourdes sur la personne", note Christie Morreale, ministre wallonne de la santé.
Les hommes représentent 2/3 des suicides au sud de notre pays.