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Corbicyclette, cercueil en carton et compostage du corps: comment réduire l'impact écologique de ses funérailles?

Vous ne le saviez peut-être pas mais, même une fois que l'on est mort, on pollue encore. Pourquoi? Car notre retour à la nature, n’a, dans les faits, plus grand-chose de naturel. Si on compte la création du cercueil, le transport et l’énergie utilisée par le four, une crémation émet en moyenne 233kg de CO2.

Le bilan est encore plus lourd pour une inhumation : 833kg de CO2 émis au total, en ajoutant la concession, le caveau et la gestion du cimetière. 

Un esprit plus cycliste alternatif

Pour réduire l’impact de ses funérailles, une première idée peut être de dépoussiérer le classique corbillard. "Le projet derrière la corbicyclette c’est de proposer un dernier voyage dans un esprit de mobilité douce et de recueillement. Comme auparavant, on suivait en procession la calèche funèbre, ici l'idée est de faire exactement la même chose, mais dans un esprit plus cycliste alternatif", explique Cédric Vanhorenbeke, Directeur des Funérailles Aeternia by Alveus. 

Un engin unique en son genre, et créé sur mesure pour répondre à la demande croissante des familles vers des funérailles plus écologiques. 

Un cercueil en carton, local et personnalisable

Cette évolution des mentalités touche aussi l’objet principal de l’enterrement : le cercueil. Il est désormais proposé dans une matière moins polluante. "Ce carton vient de différentes boutiques bruxelloises. Je les récupère, vous voyez sur le carton, il est écrit 'Jette'. Donc c'est vraiment du carton local, je ne les récupère pas loin. C'est du carton d'emballage, donc il a porté des éléments, comme des scooter donc ce sont des cartons très épais, très rigides. Et donc l'objectif, c'est de vraiment travailler sur un circuit court et de redonner vie à des cartons d'emballage qui sont destinés à être jetés", développe Anaïs Fulgéras, artisan cartoniste "Les Cartons d’Anaïs".

Un cercueil en carton, local, artisanal, et aussi…personnalisable. "On nous a déjà demandé de recouvrir le cercueil de partitions de musiques, de pages de romans... Ce qu'on imaginerait difficilement de faire avec un cercueil plus classique. On peut le peindre, on peut le recouvrir comme on veut", ajoute Cédric Vanhorenbeke.

Grâce à des partenariats avec les artisans, les pompes funèbres sont ainsi en mesure de proposer des cercueils en carton, mais aussi en bois brut, et en osier. Des modèles durables, pour certains biodégradables, qui s’appliquent aussi aux urnes funéraires. 

L'humusation, nouveau mode d'enterrement

Mais certains souhaitent pousser la réflexion encore plus loin…avec un nouveau mode d’enterrement : l’humusation. "L'humusation, c'est vraiment la transformation du corps par compostage en matière qui va pouvoir être réintroduite dans le sol de la meilleure des manières. Puisqu'aujourd'hui, quand on fait une inhumation, donc on se met dans le sol, ou bien la crémation, notre matière organique est perdue pour le cycle du vivant. Parce que d'un côté, on va l'évaporer pour l'envoyer, et de l'autre côté, ça va mal se décomposer dans le sol", détaille Ezio Gandin, Président de la coopérative.

Des mottes de terre recouvertes de pailles sont des buttes d'humusation. "Ces buttes-ci ont presque un an. Et là, je surveille simplement la température", nous explique Ezio Gandin, en faisant ses manipulations habituelles. 

Le processus imite un peu ce que la nature fait

Dans ces buttes, sont réalisés des tests d’humusation sur des dépouilles de porcs. Le corps est entouré d’un mélange de bois, sciure et feuilles. La butte est ensuite régulièrement arrosée, pour maintenir l’humidité nécessaire au travail des bactéries. "C'est le processus qui imite un peu ce que la nature fait, puisque les animaux qui meurent dans les forêts, ils retournent sur le sol. Mais avec le respect des corps, puisque dans les forêts, il y a des charognards ici, on va forcer les microbes à faire toute la décomposition et on va empêcher les charognards de venir dessus", poursuit le Président de la coopérative.

Au bout de 4 mois, les chairs ont disparu. Les os, broyés, sont ensuite remis en butte, pour, eux aussi, retourner à la terre. 

Déjà autorisées dans plusieurs pays, l’humusation n’est pas encore légale chez nous. Grâce à ces tests, ces partisans espèrent prouver au monde politique que la méthode est fiable et qu’elle peut faire de chaque mort humaine une possibilité de vie nouvelle.

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Commentaires

8 commentaires

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  • n'est il pas temps de rentabiliser les crémations !! il serait facile de placer des fours dans les bâtiments publiques; dans les transports en communs, les bus, les trains etc etc etc !!

    paul leboulanger
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  • La société part en vrille depuis qu'on a les écolos

    Alain Schmit
     Répondre
  • vraiment du grand n'importe quoi pour des funérailles, vraiment plus de respect pour nos proches décédés, jusqu'à presque aller les mettre sur un tas de fumier !!!!

    Ray G
     Répondre
  • Très juste de mème les fleur, c'est mieux de son vivant, le compostage si tu revient c'est plus facile de rentrer cher toi.

  • Quid du prix, parce que déjà payer pour enterrer une personne ça coûte un bras pour au final, rien, juste mettre une armoire en terre avec un cadavre dedans, alors enterrer du carton transporté à vélo, ok mais à condition que le prix soit largement inférieur, sinon quel intérêt ? Parce que faire un enterrement somptueux à un mort, c'est bien gentil mais c'est plus important de s'occuper de gens quand ils sont vivants qu'après.

    Mick Mick
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