À l'origine, il y a une série d'incivilités constatée dans la commune de La Roche-en-Ardenne ces 10 derniers jours. Le 16 juillet, le camp scout de l'unité d'Oosterveld débute dans un champ de la commune. Les 240 jeunes montent leur camp et, très vite, multiplient les débordements. Manque d'hygiène, tapage nocturne, intrusions dans des propriétés privées,...ces faits ont été confirmés par la police locale et par des riverains.
Mardi à 18h, le bourgmestre prend un arrêté communal à la suite d'une entrevue avec le groupe. Les scouts ont alors jusqu'à jeudi 16h pour quitter la prairie. 20 d'entre eux peuvent rester jusqu'à samedi pour démonter l'entièreté du camp. "La coupe était pleine", déclarait hier Guy Gilloteaux.
Un recours déposé hier auprès du Conseil d'État
Mais les scouts ne se laissent pas faire. Ils introduisent un recours en urgence auprès du Conseil d'État dans le but de suspendre cette décision. Ils estiment ne pas avoir été mis au courant des risques d'expulsion et ne pas avoir eu l'occasion de se défendre. L'audience s'est tenue hier à 16h et la justice les a autorisé à rester.
Invité en direct dans le RTL Info 13h, Guy Gilloteaux (MR) indique être surpris par cette décision. "Je ne peux pas exercer mes souhaits en ce qui concerne la salubrité, la sécurité et la tranquillité", s'étonne le bourgmestre. "Je n'ai également pas vraiment pu exercer mon droit de défense car j'ai été prévenu à 15h17 d'une audience au Conseil d'État qui avait lieu à 16h." Il reproche donc au Conseil d'État la même chose qu'on lui reproche: de ne pas avoir été mis au courant à temps. "J'aurais développé des arguments comme la nécessité de maintenir la qualité de l'environnement", dit-il. "J'aurais également indiqué que mon action était préventive et que ça n'était pas de la répression."
Guy Gilloteaux affirme également qu'il n'a jamais connu de situation similaire depuis sa prise en fonction il y a 11 ans. "Par contre, nous intervenons chaque année pour porter secours, pour un orage ou une inondation par exemple", précise-t-il.
"Je ne souhaitais que la salubrité, la tranquillité et la sécurité"
Interrogé par nos collègues de VTM, le porte-parole de la Fédération flamande des scouts et guides Jan Van Reusel déclare prendre au sérieux les plaintes et partager les préoccupations du bourgmestre. "Comme Fédération, nous devons intervenir contre ces attitudes dérangeantes", ajoute-t-il. "Mais pas au détriment de 250 enfants et adolescents qui n'étaient pas parties prenantes dans cette histoire." Une réaction que ne comprend pas le bourgmestre. "À cinq reprises, les policiers ont averti, le fonctionnaire communal a prévenu deux fois et le DNF également pour des infractions environnementales", énumère le bourgmestre. "S'il ne faut pas prévenir les responsables sur place mais d'autres instances, il faut nous l'indiquer. Mais il me semble que les quatre responsables pouvaient entendre que leur attitude était inadmissible."
Une satisfaction pour le bourgmestre: la tranquillité est revenue sur le camp. "Je ne souhaitais que la salubrité, la tranquillité et la sécurité", rappelle le bourgmestre.
Malgré cette mésaventure, Guy Gilloteaux n'envisage pas de serrer la vis à l'avenir pour les camps scouts. "Par contre, je souhaite vraiment que les conditions à remplir au départ soient tenues. Si on respecte, c'est très bien. Si pas, on doit pouvoir prendre des mesures. Et ici, je n'ai pas été suivi", conclu-t-il.
