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"On m'a demandé d'enlever mon turban ou de sortir": le voile dans la fonction publique, un sujet qui divise les politiques

Dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche" de ce 3 décembre, le port du voile dans la fonction publique était au cœur du débat. Sujet qui divise la société et les politiques, la commune d'Anderlecht a récemment voulu autoriser les fonctionnaires en contact avec le public à porter le voile. Cette décision a créé une vague d'indignation chez certains et certaines. À quoi faut-il s'attendre pour l'avenir concernant les signes convictionnels ? 

Sujet délicat de par la division qu'il entraîne, le port du voile dans la fonction publique n'a pas manqué de déchaîner les passions dans le "C'est pas tous les jours dimanche" de ce 3 décembre.

Siham, infirmière spécialisée en néphrologie et dialyse, est venue raconter comment, dans son cas, le voile a constitué un frein à l'emploi. "L'interdiction du port de signes convictionnels est un frein à l'emploi, à la formation et aux études", affirme-t-elle d'entrée. Un jour, alors qu'elle désirait suivre une formation, elle constate une phrase sur le règlement d'ordre intérieur qui l'interpelle.

"J'ai moi-même subi un frein. J'ai décidé de m'inscrire à une formation pour me spécialiser afin de servir le citoyen. Il y avait un ROI (Règlement d'ordre intérieur, NDLR) discriminant. On m'a demandé d'enlever soit mon turban ou soit de sortir. (…) Je suis restée et j'ai entamé des procédures. Pourquoi ? Parce que je porte le foulard par conviction religieuse. Ce faisant, j'exerce ma liberté religieuse, liberté fondamentale consacrée par la constitution et la convention européenne des droits de l'homme (…). Il ne s'agirait pas d'autoriser, mais plutôt de lever cette interdiction qui frappe injustement les femmes qui le porte".", témoigne-t-elle.

Au MR, la neutralité est de mise 

Gaëtan Van Goidsenhoven, député bruxellois et chef de groupe MR à Anderlecht, ne partage pas la vision de Siham. Lui, préconise une neutralité pour mettre tous les citoyens sur un pied d'égalité. "(...) Nous sommes effectivement favorables que pour tout ce qui est la fonction publique, une neutralité claire soit maintenue. Parce qu'elle est le garant d'une certaine forme de cohérence, de cohésion sociale, parce que chacun se trouve sur pied d'égalité"

Du coup, pas de foulard du tout ou uniquement pas de foulard pour les fonctions qui sont en contact avec le public ? "Pour nous, la neutralité, plus elle est aboutie, moins il y aura de problèmes. Et je parlerai aussi des signes convictionnels parce que croire que le débat ne se réduit qu'au voile est une erreur. (...)", explique-t-il. 

Également présent en appel vidéo, le bourgmestre de Bernissart, Roger Vanderstraeten, lui se veut beaucoup plus tolérant. "On a recruté du personnel et il y avait dedans une personne qui portait le foulard, et on n'a pas fait attention à ça. (…) Cela fait partie de la vie et on ne s'en inquiète pas plus que ça", explique-t-il.

Dans une interview donnée pour nos confrères de Sudinfo, il avait notamment déclaré : "Le port du voile à l'administration n'a jamais posé ni problème, ni débat (…)".

Deux salles, deux ambiances. 

 

 

 


 


 

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1 commentaire

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  • Nulle part dans le Coran il est prescrit que les femmes doivent porter un foulard. Cette interprétation ne figure pourtant pas dans le Coran, qui insiste davantage sur l'exigence de modestie et l'absence de vanité dans la toilette, que sur des impératifs strictement vestimentaires. Il s'agit avant tout, dans le texte, de mettre en garde contre le « clinquant », l'« apparat » de la vie matérielle.

    Jean Lucet
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