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Double rescapé de la Seconde Guerre mondiale, Samuel Pintel raconte son histoire: "On était dans le silence"

Le 6 avril 1944, quarante-quatre enfants juifs et sept adultes étaient arrêtés à la maison d'Izieu pendant la Seconde Guerre mondiale. Samuel Pinte a vécu dans cet endroit et il en est l'un des seuls survivants.

Samuel Pintel, aujourd'hui âgé de 82 ans, est l'un des rares survivants de l'horreur nazie, un double rescapé de la barbarie, dont le destin s'est entrelacé avec une page sombre de la Seconde Guerre mondiale : la rafle de la maison d'Izieu.

Dans son récent ouvrage intitulé "L'enfant d'Izieu", Samuel Pintel, fils d'immigrés juifs en France, raconte l'histoire d'une enfance happée par les tourments de la guerre. L'histoire d'un miraculé qui a survécu à l'indicible.

L'ouvrage s'ouvre sur une scène déchirante où le jeune Samuel se retrouve à Annecy aux côtés de sa mère lorsqu'une rafle s'abat sur la ville. Des soldats allemands font irruption, plongeant la scène dans l'effroi. Alors, dans un geste déchirant, sa mère le lâche et lui murmure : "Je ne suis plus ta mère."

C'est ainsi que Samuel, âgé de seulement six ans à l'époque, se retrouve emporté dans le tumulte de la Seconde Guerre mondiale. Il raconte qu'il y a eu "un contrôle d'identité" et avant de décliner son identité, sa maman lui "ordonne de lui lâcher la main".

Ému, il continue en expliquant qu'elle lui a dit : "Je ne suis plus ta mère, prends la main de la personne qui est à côté de toi". Sa mère lui ordonne de se joindre à une autre femme, et par miracle, "c'était la seule femme non-juive du groupe qui n'était pas arrêtée et qui m'avait pris pour son fils".

Son père lui s'est engagé au début de la guerre, il a été fait prisonnier. Après celle-ci, Samuel retrouve ses parents, mais comme beaucoup de survivants, ils préfèrent taire les souvenirs douloureux. "C'était comme ça, à l'époque, on n'en parlait pas", confie-t-il.

"On était dans le silence après le retour des déportés, qui a duré pratiquement 45 ans." Cependant, avec le temps, la vérité a commencé à émerger. Selon lui, il aura fallu attendre "les résultats des travaux de Serge Klarsfeld, qui faisait le bilan de la déportation en France, et également ce que l'on a appelé les enfants cachés, qui, 42 ans après, ont parlé".

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