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Des traces de pesticides PFAS dans nos fruits et légumes: les résidus ont triplé en 10 ans

Selon une étude de plusieurs ONG, les consommateurs sont de plus en plus exposés aux PFAS en Europe à travers leur alimentation. Les pesticides pulvérisés par les agriculteurs sur les champs et les arbres fruitiers contiennent ces substances chimiques. Mais rien n'indique clairement si les limites autorisées par la législation européenne ont été dépassées. 

Sommes-nous de plus en plus exposés à des cocktails de pesticides PFAS à travers notre alimentation quotidienne ? Selon plusieurs ONG, il n’y a pas que l’eau courante qui est parfois porteuse de traces de ces produits chimiques persistants baptisés "polluants éternels". Des résidus de PFAS ont également été détectés dans les fruits et les légumes en Europe. Le nombre de fruits et légumes contenant des résidus d'au moins un pesticide PFAS a triplé en dix ans, selon les chiffres de cette étude menée par PAN Europe, un réseau d’associations environnementales, et Nature & Progrès. 

Pour dresser un état de la situation, ces ONG se sont basés sur les données officielles des programmes nationaux de surveillance des résidus de pesticides dans les aliments des Etats membres menées sur 278.516 échantillons de fruits et légumes.

Une hausse qui concerne surtout les fruits d’été

Concrètement, en dix ans, on est passés de 3,8% de fruits contaminés par des résidus de pesticides à 14%. Une augmentation considérable qui concerne surtout les fruits d’été, principalement les fraises, les abricots et les pêches. En Belgique, ce sont les poires, poivrons et aubergines qui sont ciblés dans l’étude. Pour les légumes, proportionnellement moins touchés par cette contamination, l'augmentation est de 247% sur les dix ans. 

En général, les fruits et légumes produits en Europe sont plus contaminés que ceux que nous importons. Par exemple, 12% de fraises importées contenaient des traces de pesticides contre 37% pour celles qui sont produites en Europe. 

Des PFAS se retrouvent donc sur nos fruits et légumes à cause des pesticides qui y sont pulvérisés. 

Pas une indication claire de dépassement du seuil autorisé 

Les PFAS, qui doivent leur surnom au fait qu'ils sont très peu dégradables une fois dans l'environnement et, pour certains, à leur effet néfaste sur la santé, sont habituellement évoqués pour leur utilisation dans l'industrie ou dans des produits de consommation comme les revêtements antiadhésifs des poêles. Mais l'agriculture utilise aussi ces substances. La plupart du temps, les agriculteurs ne sont toutefois même pas au courant car ce n’est pas mentionné sur l’étiquette. Si ces polluants éternels sont autant utilisés, c’est parce qu’ils renforcent la stabilité et prolongent la durée d’action des pesticides.  

Cependant, il ne faut pas pour autant exclure d’emblée les fruits et les légumes de votre alimentation. L’étude ne mentionne pas clairement s’il y a eu un dépassement des limites autorisées par la législation européenne. 

Pour rappel, l'Union européenne a fait l'an dernier un premier pas pour une restriction de l'usage des PFAS. Mais les pesticides classés PFAS sont exclus du champ de cette restriction, car les produits phytosanitaires sont réglementés par leur propre texte.


 

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1 commentaire

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  • Quelles ONG? Lien vers l'étude? Traces à quel niveau? Si on trouve une particule dans chaque fruit, c'est sans danger. Si on trouve des taux de 100 ng/kg dans un fruit par contre c'est dangereux.

    Thierry Frayer
     Répondre