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A Kiev, Donald Tusk martèle son soutien à l'Ukraine dans son combat contre "le mal"

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a martelé son soutien à l'Ukraine, engagée selon lui dans un combat "entre le bien et le mal" face à la Russie, lundi lors d'une visite à Kiev, où il a également évoqué le problème concurrentiel entre routiers polonais et ukrainiens.

"Je n'ai pas honte d'utiliser de grands mots: c'est ici, en Ukraine, que passe le front mondial entre le bien et le mal", a déclaré M. Tusk lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ces dernières semaines, plusieurs responsables européens ont défilé à Kiev pour tenter de rassurer l'Ukraine sur la pérennité de leur soutien.

L'avenir de cette aide financière et militaire semble pourtant incertain, car elle est au centre de divisions politiques en Europe comme aux Etats-Unis.

Dans ce contexte, Volodymyr Zelensky a salué "un nouveau paquet de mesures de défense polonaises".

M. Tusk a indiqué que Varsovie et Kiev allaient "investir ensemble" dans des sociétés basées dans les deux pays, dont la production permettra d'"augmenter les capacités de défense polonaises, ukrainiennes et européennes".

- Blocage de routiers -

Les dirigeants ont aussi évoqué les tensions à leur frontière commune, bloquée de novembre à la semaine dernière par des routiers polonais dénonçant une concurrence déloyale de leurs collègues ukrainiens.

A ce sujet, Volodymyr Zelensky a affirmé que la "solidarité avec l'Ukraine ne (devait) pas être entravée par quelque obstacle que ce soit".

Le blocage de ces voies, importantes pour les exportations ukrainiennes, avait créé un épineux problème économique pour Kiev.

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a assuré que le problème de la "libre circulation des marchandises" était "réglé".

Les routiers ont suspendu leur mouvement dans l'attente des résultats d'entretiens du nouveau gouvernement à Kiev et à Bruxelles et des démarches attendues de la nouvelle coalition au pouvoir.

M. Tusk a assuré que Kiev et Varsovie trouveraient "de bonnes solutions" au problème des routiers ainsi que sur la question du blé ukrainien, dont la concurrence inquiète les agriculteurs polonais.

- Attaque de drones -

Quelques heures avant l'annonce de cette visite, Kiev a indiqué que les forces russes avaient attaqué l'Ukraine avec huit drones de conception iranienne, mais que ses systèmes de défense aérienne les avaient abattus.

Cette attaque fait suite à des opérations ukrainiennes dirigées contre des régions frontalières de la Russie, visant des installations de stockage de pétrole.

Des sources du secteur ukrainien de la sécurité ont revendiqué, auprès de l'AFP, certaines de ces attaques, mais Kiev et l'armée ukrainienne restent discrets sur les opérations menées à l'intérieur de la Russie.

Lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a toutefois attribué à Kiev la responsabilité d'un incendie survenu le week-end dernier dans le port d'Oust-Louga, près de Saint-Pétersbourg.

Bien que la ligne de front tentaculaire qui traverse l'est et le sud de l'Ukraine n'ait pratiquement pas bougé depuis un an, les forces russes continuent à pilonner les villes et les villages situés à proximité des combats.

Dans le nord-est, à Koupiansk, des bombardements ont fait un mort et un blessé, a indiqué Oleg Sinegoubov, le gouverneur régional.

Au moins une personne a été tuée et deux autres blessées lors d'une frappe lundi matin dans une zone industrielle de Kramatorsk, dans l'est du pays.

En face d'un bâtiment administratif, au toit détruit et aux vitres soufflées, la rue et les trottoirs étaient constellés d'impacts d'éclats d'une roquette ou d'un missile, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans une autre rue longeant un côté du bâtiment, le corps d'un homme mort gisait au volant de sa voiture, dont la portière avant gauche était ouverte.

Selon Serguiï, 41 ans, propriétaire d'un garage situé juste derrière l'immeuble touché, le bâtiment abritait avant la guerre des bureaux de l'administration municipale. "Ces derniers temps, certains disaient qu'il y avait là des militaires, mais qui sait?", a-t-il déclaré à l'AFP.

Les autorités ne précisent jamais quand des frappes touchent des sites militaires.

Situé à une vingtaine de km du front, la ville de Kramatorsk est régulièrement touchée par des tirs de missiles russes.

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