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Nos voisins Néerlandais votent ce mercredi après la chute du gouvernement: voici tout ce qu'il faut savoir

Les Néerlandais se rendent aux urnes mercredi pour des élections marquées par l'absence de Mark Rutte, qui a annoncé quitter la politique. 

Qui est favori?

Le suspense reste entier. Les sondages placent quatre partis en tête, mais dans une course serrée et avec un électorat très volatil. Le parti au pouvoir, le VVD de centre droit, une alliance de formations de gauche, et le nouveau parti d'une figure anticorruption ont longtemps figuré dans le peloton de tête dans les sondages.

Mais à quelques jours du scrutin, les enquêtes d'opinion ont fait état d'une percée inopinée du PVV d'extrême droite de Geert Wilders. Il a récemment cherché à lisser son image en nuançant quelques-unes de ses positions, se disant prêt à mettre certains de ses points de vue anti-islam en sourdine. La liste du VVD - le parti de M. Rutte - est menée par la ministre de la Justice, Dilan Yesilgoz, d'origine turque.

Elle a provoqué une polémique lorsqu'elle s'est déclarée prête à gouverner avec l'extrême droite anti-islam de Geert Wilders. La liste de gauche GroenLinks-PvdA mise sur l'expérience de l'ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, vu comme un grand diplomate doté de solides références en matière d'environnement. Un autre favori est le "Nouveau Contrat Social (NSC)", fondé en août par le populaire député Pieter Omtzigt. Ses promesses: rétablir la confiance dans la politique après une série de scandales, et une réduction de l'immigration.

Quels sont les enjeux?

De nombreux partis ont fait de l'immigration un sujet de campagne. La dernière coalition de M. Rutte s'est effondrée après l'échec de négociations sur le projet du Premier ministre de durcir les restrictions du regroupement familial pour les demandeurs d'asile.

En 2022, après un scandale majeur au centre d'accueil de Ter Apel (est), devant lequel des centaines de personnes avaient été forcées de dormir dehors et où un bébé avait trouvé la mort, M. Rutte avait promis d'agir. L'augmentation du coût de la vie est un autre sujet épineux, tout comme la crise du logement. Mais après 13 ans de gouvernement Rutte, qualifié de Premier ministre "Téflon" pour sa capacité à surmonter les scandales, les électeurs souhaitent un retour à l'intégrité, selon les experts.

Comment fonctionne le vote?

Pas moins de 26 partis sont en lice, chacun présentant une liste de candidats qui se disputent 150 sièges au Parlement via un système de vote proportionnel. Le nombre total de voix est divisé par 150 sièges et tout parti atteignant un certain seuil (juste en-dessous de 63.000 aux dernières élections) obtient un siège au Parlement.

Aucun parti n'est assez fort dans ce cadre pour remporter une majorité absolue de 76 sièges, c'est pourquoi des coalitions multipartites sont formées à l'issue de négociations. Le chef du parti ayant remporté le plus de sièges est le premier à tenter de former une coalition. Mark Rutte restera au pouvoir jusqu'à ce qu'un accord soit conclu. Il avait fallu 271 jours pour former son dernier gouvernement, un record.

Pourquoi des élections anticipées?

M. Rutte a choqué les Pays-Bas en juillet annonçant la chute du gouvernement après des divergences "insurmontables" sur l'immigration. Il a annoncé quelques jours plus tard quitter la politique. Une vague de démissions de dirigeants de nombreux partis importants a suivi, promettant un renouveau du paysage politique néerlandais. Les spéculations vont bon train selon lesquelles M. Rutte, deuxième dirigeant le plus longtemps au pouvoir de l'UE après le Hongrois Viktor Orban, espère remplacer Jens Stoltenberg à la tête de l'OTAN.

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