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Deux gares évacuées, un quartier bouclé, des dizaines de policiers mobilisés: une fausse alerte attentat sème la pagaille à Lille

Deux gares évacuées en urgence, un quartier bouclé, des dizaines de policiers mobilisés: un homme, principal suspect, et sa compagne ont semé la pagaille pendant trois heures mercredi à Lille en lançant une fausse alerte attentat parce qu'ils ne voulaient "pas rater leur train".

L'homme a été arrêté par le Raid à sa sortie d'un train Paris-Lille, "sans résistance de sa part", selon la sous-préfète de Roubaix, Sonia Hasni, lors d'un point presse au nom de la préfecture.

"Il devra rendre compte de ses actes", a-t-elle déclaré, sans s'étendre sur ses motivations. Sa compagne a elle aussi été arrêtée.

Selon une source policière, le suspect, "en pleurs lorsqu'il a été exfiltré, a "admis" lors de son arrestation avoir passé un "appel fantaisiste pour éviter de rater son train".

Pour cela, il a appelé vers 8H50 un numéro de la SNCF destiné aux passagers pour faire état de la présence d'"un terroriste" à bord du Paris-Lille.

Selon le récit de Sonia Hasni, l'alerte portait spécifiquement "sur le train Paris-Lille qui devait arriver en gare de Lille-Flandres à 9H48". 

L'alerte est alors "prise très au sérieux" et le train "détourné sur la gare Lille-Europe", tandis que le préfet du Nord ordonne aux alentours de 9H45 l'évacuation des deux gares, situées à un kilomètre l'une de l'autre.

Le quartier est bouclé par un important dispositif de sécurité autour des deux bâtiments engageant la police nationale, le Raid, les militaires de l'opération Sentinelle et les services de déminages.

Deux ans de prison

La circulation reprend vers 10H15 en gare de Lille-Flandres, où tous les trains sont réorientés. Mais la gare de Lille-Europe reste inaccessible.

Des cordons de sécurité coupant la circulation et interdisant son accès sont mis en place, derrière lesquels s'agglutinent les voyageurs, selon un journaliste de l'AFP. Certains prennent leur mal en patience, d'autres s'exaspèrent de devoir attendre en pleine rue, bagages en main, pour une durée indéterminée.

Le train concerné par l'alerte, qui devait arriver à 9H48, est d'abord inspecté, et le doute rapidement levé.

Mais la police contrôle aussi le Paris-Lille suivant --arrivée prévue à 11H18-- dans lequel l'homme se trouve avec une femme, "vraisemblablement sa compagne", selon Mme Hasni.

Les suspects, âgés de 27 et 30 ans, ont été identifiés "après investigations en téléphonie et géolocalisation" et placés en garde à vue pour "fausse alerte", a expliqué sur Twitter la procureure de Lille Carole Etienne. Ils encourent "deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende".

Le dispositif de sécurité ne sera levé qu'à la mi-journée, près de trois heures après l'évacuation des gares.

Plusieurs lignes de bus circulant dans le secteur ont été déviées et la station de métro Lille-Europe fermée par le gestionnaire du réseau Ilévia pendant cette période.

Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a annoncé sur Twitter que la Région allait porter plainte "en tant qu'autorité organisatrice des mobilités" après "ces actes inqualifiables qui ont dégradé le réseau TER Hauts-de-France toute cette matinée".

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