Accueil Actu Monde France

Mort du petit Emile: chute accidentelle, homicide involontaire, meurtre? Le hameau du Haut-Vernet coupé du monde

Trois jours après la découverte du crâne du petit Emile, les experts de la gendarmerie ont repris leurs recherches mardi matin autour du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), pour trouver les autres ossements de l'enfant et tenter d'élucider les circonstances de sa mort.

Chute accidentelle, homicide involontaire, meurtre ? Depuis dimanche une centaine de gendarmes dont des dizaines d'enquêteurs, avec parmi eux des anthropologues et des équipes cynophiles aidées de chiens spécialisés dans la détection de restes humains, recherchent des indices pouvant expliquer le décès de ce garçonnet de deux ans et demi, disparu il y a neuf mois, a précisé à l'AFP la capitaine Montgredien.

Les ossements du petit Émile ont été retrouvés à deux kilomètres du domicile de ses grands-parents. Cette zone avait déjà été fouillées auparavant. Des grands points d'interrogations demeurent autour de la disparition du petit garçon. "Il n'a certainement pas quitté le Vernet", suppose le maire François Balique. "Qui est l'auteur? Quelle est la cause de sa mort?"

Aucune info supplémentaire

Aucune information n'a jusqu'ici filtré sur l'avancée de leurs recherches, qui "dureront le temps qu'il sera nécessaire", avait prévenu lundi le colonel Pierre-Yves Bardy, commandant du groupement de gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence, en charge de sécuriser le secteur.

Coupé du monde depuis dimanche, le Haut-Vernet, hameau de 25 habitants rattaché au village du Vernet, entre Digne-les-Bains et Gap, restera inaccessible à toute personne extérieure au moins jusqu'à dimanche, selon un arrêté municipal.

Devant la barrière bloquant l'accès au minuscule bourg et sous une neige fine les journalistes ne sont plus qu'une dizaine à peine, contre une bonne trentaine durant le week-end.

Edition numérique des abonnés

Parallèlement aux investigations sur le terrain, les enquêteurs s'appuient sur le travail de laboratoire de leurs collègues de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), à Pontoise, en banlieue parisienne, qui analysent les premiers ossements retrouvés.

Leur objectif commun: tenter de déterminer si le corps se trouvait bien à cet endroit dès la mort de l'enfant ou s'il y a été amené a posteriori. 

Car le doute subsiste: la zone où le crâne du petit Emile a été retrouvé samedi, par une randonneuse, sur un chemin escarpé assez éloigné du bourg, avait été largement inspectée en juillet, par des battues citoyennes, les gendarmes mais aussi des chasseurs.

Les enquêteurs vont essayer de vérifier si "ces ossements ont pu être ramenés par une personne humaine, un animal, ou bien les conditions météo", expliquait lundi la porte-parole de la gendarmerie, Marie-Laure Pezant.

Quand il a disparu, le 8 juillet, Emile venait d'arriver pour l'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels. Là où la famille passe ses vacances depuis des années. 

Il aurait été vu pour la dernière fois par deux voisins, vers 17h15, dans la rue principale du hameau, vêtu d'un haut jaune, d'un short blanc et de chaussures de randonnée. Ses parents, qui habitent la Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône, n'étaient pas présents ce jour-là.

 

 

 

Seuls quelques ossements, dont le crâne de l'enfant de deux ans et demi, avaient été retrouvés par une randonneuse samedi, non loin du hameau, entre Digne-les-Bains et Gap. Le réseau téléphonique ne passant pas et ne pouvant prévenir les autorités, elle l'avait amené elle même à la gendarmerie de Seyne, à 20 minutes en voiture, a appris l'AFP d'une source proche du dossier.

Chiens spécialisés 

Cette découverte a eu lieu "dans une zone en pleine nature, escarpée et pas toujours facile d'accès", qui avait été inspectée "plusieurs fois" depuis juillet, a précisé Mme Pezant, en reconnaissant qu'il existe "une chance infime" que les enquêteurs soient passés à côté du corps lors des battues de cet été.

L'objectif sera donc de déterminer scientifiquement si le corps se trouvait bien à cet endroit dès la disparition de l'enfant, a précisé la porte-parole de la gendarmerie : les anthropologues vont "essayer d'identifier si ces ossements étaient sur place ou s'ils ont pu être ramenés par une personne humaine, un animal, ou bien les conditions météo".

Sur place lundi ces experts ont travaillé de concert avec leurs collègues de l'IRCGN. Le même institut de Pontoise, en banlieue parisienne, où les analyses criminalistiques des ossements vont se poursuivre dans les laboratoires.

Ils ont également bénéficié de l'appui de deux équipes du centre national cynophile de Gramat (Lot), avec "des chiens spécialisés dans la recherche de restes humains", a précisé le colonel Bardy.

Quand il a disparu, le 8 juillet, Emile venait d'arriver pour l'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels. Là où la famille passe ses vacances depuis des années. 

Il aurait été vu pour la dernière fois par deux voisins, vers 17h15, dans la rue principale du hameau, vêtu d'un haut jaune, d'un short blanc et de chaussures de randonnée. Ses parents, des catholiques très croyants habitant La Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône, n'étaient pas présents ce jour-là.

Une cagnotte "Pour la famille d'Emile", qui "servira à aider à payer l'enterrement d'Emile et pour faire dire des messes", a été lancée et partagée sur l'un des groupes Facebook de soutien aux proches du garçonnet. C'est sur ce même groupe que la mère du garçon avait posté un court message religieux deux jours après sa disparition.

Avec la découverte de samedi, la thèse de la chute accidentelle a regagné en crédibilité, après avoir semblé s'étioler suite aux multiples battues infructueuses menées autour du hameau, à 1.200 mètres d'altitude, sur les flancs du massif des Trois-Evêchés.

Ce rebondissement dramatique est survenu deux jours après une "mise en situation", sorte de reconstitution des faits à laquelle avaient participé jeudi 17 personnes, dont toutes celles présentes dans le hameau le 8 juillet, pour tenter de déterminer avec précision leurs faits et gestes.

L'enquête s'annonce encore longue car "complexe", avait insisté dimanche auprès de l'AFP le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. "Le mystère se déplace, mais on est toujours dans le mystère", a résumé le maire du Vernet, François Balique.
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous