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Espagne, Irlande et Norvège vont reconnaître un Etat palestinien: la Belgique va-t-elle emboîter le pas?

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision coordonnée de reconnaître un Etat palestinien dans l'espoir d'entraîner d'autres pays à faire de même, alors que la solution à deux Etats est "en danger" en pleine guerre à Gaza.

Le conseil des ministres restreint abordera une nouvelle fois, ce mercredi midi, la question israélo-palestinienne, a-t-on appris auprès des services du Premier ministre.

Maintenant que la Norvège, l'Espagne et l'Irlande ont indiqué qu'ils reconnaîtraient la Palestine en tant qu'État, la position belge sera rediscutée sur le fond.  

La ministre de la Coopération au développement Caroline Gennez (Vooruit) assure, dans un communiqué, qu'elle y plaidera pour une reconnaissance de l'État palestinien. Les socialistes flamands ont remis le point à l'agenda, alors que la ministre revient d'une visite de terrain en Jordanie et en Cisjordanie.    

 

Ce kern devait avoir lieu la semaine dernière, mais celui-ci avait été reporté en raison de l'absence de Mme Gennez, ajoute une source gouvernementale.  

"La nouvelle Autorité palestinienne travaille sur un plan de réformes en profondeur, dont d'importantes mesures en termes de démocratisation et de transparence. Mais elle est actuellement financièrement corsetée par le gouvernement israélien d'extrême droite, qui refuse de transférer les recettes fiscales. Cela met les réformes prévues et les services publics - éducation et soins de santé - sous pression", argumente-t-elle. "C'est pourquoi il est important que la Belgique, aux côtés de pays européens partageant les mêmes idées, envoie le signal que cela ne peut pas continuer ainsi et qu'un État palestinien souverain a un avenir."  

D'autres partis de la majorité mettent aussi la pression. "La Belgique doit emboîter le pas. Reconnaissons l'État palestinien", écrit sur X la vice-Première ministre Groen Petra De Sutter. "Cher MR, pourquoi continuez-vous à bloquer cela", ajoute-t-elle à l'attention des libéraux francophones.  

Et son homologue francophone Georges Gilkinet (Ecolo) de renchérir : "la Belgique doit emboîter le pas des autres pays européens, la Norvège, l'Espagne et l'Irlande, pour reconnaître l'État palestinien. C'est l'une des conditions pour une paix durable au Proche-Orient."  

Le président du CD&V, Sammy Mahdi, estime également sur les réseaux sociaux que la Belgique devrait reconnaître la Palestine en tant qu'État.   Actuellement, la position du gouvernement fédéral va dans le sens d'une reconnaissance, mais pas immédiate.

"La Belgique reconnaitra la Palestine. C'est le sens de l'histoire", avait déclaré la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR) à la Chambre. Mais "une reconnaissance immédiate ne serait que symbolique. Le symbole est important, mais dans la situation dramatique actuelle, on ne peut pas s'en contenter." Côté libéral, on continue de mettre l'accent sur le travail de terrain et les "droits concrets" des Palestiniens.  

En coulisses, plusieurs sources jugent toutefois peu probable qu'une décision soit prise ce mercredi. Les élections auront lieu dans moins de trois semaines et le gouvernement doit faire preuve de prudence dans ses décisions. La Chambre n'est pas encore officiellement dissoute, mais elle a tenu sa dernière séance de la législature le 8 mai. Elle le sera lorsque la déclaration de révision de la Constitution sera publiée au Moniteur belge.

 

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