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Frappes "significatives" sur la bande de Gaza coupée en deux, 80 employés de l'ONU tués en un mois: voici où en est la guerre au Proche-Orient

La guerre entre Israël et le Hamas, entrée dans son 30e jour dimanche, a été déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien depuis la bande de Gaza qu'il contrôle. En représailles, Israël a juré d'"anéantir " le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza, territoire assiégé où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens. L'armée israélienne y conduit également des opérations terrestres en profondeur du territoire depuis le 27 octobre.

Voici les derniers développements.

L'armée israélienne annonce des frappes "significatives" à Gaza, désormais coupée en deux

L'armée israélienne a annoncé qu'elle menait dimanche soir des "frappes significatives" qui "se poursuivront dans les prochains jours" dans la bande de Gaza, ajoutant avoir coupé le territoire palestinien en deux. "Des frappes significatives sont maintenant en cours (...) et elles se poursuivront cette nuit et dans les jours à venir", a déclaré le porte-parole de l'armée Daniel Hagari, affirmant que les forces israéliennes opérant dans le territoire l'avait coupé en deux: "Gaza sud et Gaza nord".

Peu de temps auparavant, le gouvernement du Hamas avait fait état "d'intenses bombardements" autour de plusieurs hôpitaux dans le nord de la bande de Gaza, où internet et lignes téléphoniques avaient été coupés. Des bombardements ont notamment eu lieu à proximité de l'hôpital al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, selon la même source.

Après 30 jours de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, l'encerclement de la partie nord du territoire et sa séparation de facto du sud de la bande de Gaza est une étape importante de l'opération menée par les forces israéliennes, a souligné M. Hagari. "Nous permettons encore un passage pour les civils du nord de Gaza et de la ville de Gaza vers le sud", a-t-il ajouté alors que 300.000 à 400.000 personnes se trouveraient encore dans le nord de ce territoire exigu de 2,4 millions d'habitants où la situation humanitaire est jugée catastrophique.

Israël ordonne depuis la mi-octobre aux civils d'évacuer le nord du territoire, où les combats sont les plus intenses, vers le sud. Dimanche, l'armée israélienne a une nouvelle fois dispersé dans le ciel de Gaza des messages en ce sens.

Près de 80 employés de l'Onu tués en un mois à Gaza

En un mois, 79 membres du personnel de l'Onu ont trouvé la mort depuis l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien et la riposte de l'État hébreu qui s'en est suivie. Cinq employés des Nations Unies ont été tués à Gaza ces dernières 48 heures, a annoncé dimanche l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Vingt-quatre membres du personnel de l'Onu ont par ailleurs été blessés.   À l'instar des habitants de l'enclave palestinienne densément peuplée, les travailleurs de l'Onu et leurs familles se dirigent vers le sud de la bande de Gaza où se situe le poste-frontière de Rafah, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël. "En attendant, ils continuent à travailler sans relâche pour fournir une assistance humanitaire" sur place, a assuré l'UNRWA.   

Internet et lignes téléphoniques de nouveau coupés à Gaza

Les lignes téléphoniques et d'internet dans la bande de Gaza ont été coupées dimanche soir par Israël, pour la troisième fois depuis les attaques menées le 7 octobre par le Hamas contre l'État hébreu, a annoncé l'opérateur palestinien Paltel. "Nous avons le regret d'annoncer la coupure totale des communications et des services internet à Gaza après que la partie israélienne a débranché les serveurs", a indiqué Paltel dans un communiqué.  

Peu après la mise en place de ce black-out, l'armée israélienne a lancé de très intenses bombardements à Gaza-ville et d'autres zones dans le nord de la bande de Gaza. Les déflagrations étaient tellement puissantes qu'elles pouvaient être entendues depuis Rafah à l'extrême sud du territoire palestinien, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Blinken l'équilibriste: après avoir soutenu Israël, il se rend en Cisjordanie

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a effectué dimanche une visite impromptue à Ramallah, en Cisjordanie, pour montrer le soutien des Etats-Unis aux Palestiniens et leur président Mahmoud Abbas en pleine guerre entre Israël et le Hamas. A l'issue de cette visite, sa première au siège de l'Autorité palestinienne depuis le début de la crise le 7 octobre, le secrétaire d'Etat a adressé plusieurs messages à Israël, dont les Etats-Unis sont le premier allié politique comme militaire.

Antony Blinken, venu le matin d'Amman via Tel-Aviv, où il avait débuté sa visite dans la région deux jours plus tôt, a réaffirmé "l'engagement des Etats-Unis pour la livraison d'une aide humanitaire vitale et la reprise des services essentiels à Gaza". M. Blinken a aussi "clairement indiqué que les Palestiniens ne devaient pas être déplacés de force" dans la bande de Gaza, selon son porte-parole.

Abbas parle de "génocide"

"Je n'ai pas de mot pour décrire la guerre de génocide et les destructions que subit notre peuple palestinien à Gaza de la part de l'appareil miliaire d'Israël, sans aucun respect des principes du droit international", a déclaré M. Abbas à Ramallah, où il recevait M. Blinken.

Changement de dirigeants à Gaza?

Le président palestinien Mahmoud Abbas a lié dimanche un retour de l'Autorité palestinienne à Gaza à l'issue de la guerre entre Israël et le Hamas, évoqué par Washington, à un "règlement politique" englobant aussi la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées. "La bande de Gaza est partie intégrante de l'État de Palestine, nous prendrons nos responsabilités entières dans le cadre d'une solution politique globale pour la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza", a affirmé M. Abbas en recevant à Ramallah le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

Mardi, au Congrès, M. Blinken avait affirmé que l'Autorité palestinienne devrait reprendre "à un moment donné" le contrôle de la bande de Gaza au Hamas, et que de tierces parties internationales pourraient peut-être jouer un rôle lors d'une période intérimaire. M. Abbas, dont l'Autorité a été délogée de Gaza par le Hamas en 2007, siège à Ramallah et ne gouverne qu'en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967.  

Les dernières élections législatives palestiniennes remontent à 2006 et elles avaient été remportées par le Hamas. Empêché d'exercer un réel pouvoir malgré cette victoire, le mouvement islamiste a pris le contrôle de la bande de Gaza par la force l'année suivante en mettant en déroute les services de sécurité de l'Autorité palestinienne. 

Un camp de réfugiés bombardé

Au moins 45 personnes, en majorité des enfants et des femmes, ont été tuées et une centaine d'autres blessées dans un bombardement israélien samedi soir contre le camp de réfugiés de Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Trois morts en Cisjordanie occupée

Trois Palestiniens ont été tués dimanche par les forces israéliennes dans deux villes de Cisjordanie occupée, où les violences flambent depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.

Le pape demande un cessez-le-feu

Au Vatican, le pape François a réitéré dimanche ses appels à cesser les combats entre Israël et le Hamas, à libérer les otages et à fournir une aide humanitaire à Gaza, où la situation est "très grave".

Colonna veut une "trêve humanitaire immédiate"

A Doha, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a plaidé pour une "trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue" qui "doit pouvoir mener à un cessez-le feu" et a appelé Israël à prendre "des mesures concrètes" pour protéger la vie des civils".

"Plus de 2.500 cibles terroristes"

L'armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé "plus de 2.500 cibles terroristes" dans la bande Gaza depuis le début de l'offensive terrestre, il y a une dizaine de jours, dans le territoire palestinien, lors d'opérations terrestres, aériennes et navales.

Jeudi, Israël avait indiqué avoir frappé 12.000 cibles dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre.

Bilans

Selon le dernier bilan du Hamas dimanche, 9.770 personnes, dont 4.800 enfants et 2.550 femmes, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, dans les bombardements de représailles d'Israël.

Selon les autorités israéliennes, au moins 1.400 personnes sont mortes côté israélien, en majorité des civils tués le jour même de l'attaque perpétrée par le Hamas. 
Au moins 345 soldats israéliens ont été tués depuis le 7 octobre, selon l'armée.

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Commentaires

1 commentaire

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  • ... dont 3.900 enfants ... massacrés par un état crapuleux..!!

    Gérard G
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