Accueil Actu Monde International

Le chef de l'ONU appelle Israël à "arrêter l'escalade" à Rafah: ses mots seront-ils entendus?

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres appelle le gouvernement israélien à "arrêter l'escalade" après l'envoi de chars à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. "J'appelle le gouvernement israélien à arrêter l'escalade et à s'engager de façon constructive dans les discussions diplomatiques en cours", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'ONU. 

"Les civils n'ont-ils pas assez souffert de la mort et de la destruction?", a ensuite lancé Antonio Guterres, qui s'est dit "troublé et affligé" par la reprise des activités militaires dans le sud de Gaza. "Ne vous y trompez pas: un assaut généralisé de Rafah serait une catastrophe humaine."

Le chef de l'ONU a rappelé la nécessité de trouver un accord de paix. "Je réitère mon appel aux deux parties pour qu'elles fassent preuve de courage politique et n'épargnent aucun effort pour parvenir à un accord maintenant, pour arrêter l'effusion de sang."

Quel écho en Israël?

Si Benjamin Netanyahou avait nénéficié d'un soutien inédit le 7 octobre après les effroyables attaques terroristes du Hamas, "il l'a perdu au fil des semaines et de sa terrible guerre à Gaza", analyse ce mardi notre experte Chantal Monet. "Il y a eu le 13 avril, l'attaque historique de l'Iran contre l'État hébreu. Là, une coalition de pays, y compris arabes, s'était ressoudée autour de l'État hébreu", rappelle-t-elle ensuite. "Mais avec ce refus de trêve et cet entêtement à mener cette opération à Rafah, Benjamin Netanyahou a sans doute franchi une ligne rouge."

Ce cap est "un affront pour Joe Biden", estime Chantal Monet. "Le président américain s'était investi dans ces négociations et qui sait que son soutien à Israël pourrait lui coûter sa réélection au mois de novembre." Aussi, en Israël, il y a des manifestations contre le gouvernement Netanyahou. "Même si c'est vrai, il faut le dire, une partie de la population soutient le principe d'éliminer la menace que représente le Hamas."

Le Premier ministre israélien est tenu par les extrémistes ultra-orthodoxes de sa coalition, qui le poussent à aller jusqu'au bout et le menacent sinon de faire tomber le gouvernement. "Or, si le gouvernement tombe, Benjamin Netanyahou sait qu'il risque la prison en raison de toute une série d'affaires de corruption."

Aide stoppée à Gaza

Les points de passage de Rafah et de Kerem Shalom, dont la fermeture par Israël coupe l'acheminement de l'aide vers Gaza, doivent être rouverts "immédiatement", a également exhorté ce mardi le secrétaire général de l'ONU.


"La fermeture à la fois des points de passage de Rafah et de Kerem Shalom est particulièrement néfaste pour la situation humanitaire déjà désespérée. Ils doivent être rouverts immédiatement", a déclaré Antonio Guterres à la presse.
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous