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Signé Giltay: l'Europe a un nouveau plan pour aider l'Ukraine confrontée à une guerre d'usure

L'Union Européenne a présenté hier à Bruxelles un plan pour saisir les revenus des avoirs russes gelés et puis en faire profiter Kiev. C'est l'une des solutions qu'ont trouvées les Européens pour financer les gros besoins de l'Ukraine en armes et en munitions. Car côté russe, la stratégie a changé. Fort de sa victoire à la présidentielle, Vladimir Poutine s'est lancé dans une guerre d'usure afin d'épuiser peu à peu l'armée ukrainienne. 

Ces derniers jours des attaques ukrainiennes menées en Russie sur la ville de Belgorod ont beaucoup été mentionnés. Des attaques perpétrées par des volontaires russes opposés au Kremlin. Grâce à des drones, ces forces ont réussi à endommager depuis le 12 mars plusieurs bâtiments et tuer 16 personnes. 

Lundi, Vladimir Poutine a reconnu la réalité de ces raids, commis selon lui par des traîtres qu'il a promis de faire exécuter. Côté occidental, on s'est réjoui, mais Belgorod, c'est l'arbre qui cache la forêt. 

Une défense fragile

Ces micro-offensives restent de portées limitées et n'ont pas d'effet décisif sur le cours de la guerre. L'Ukraine se trouve toujours sur la défensive, à peu près partout. 

Depuis la prise de la ville d'Avdiivka, cité forteresse conquise après des mois de combat, les Russes grignotent les lignes de défense en obligeant les Ukrainiens à mobiliser toutes leurs forces pour les contenir. Les gains territoriaux sont modestes, 300 km² tout au plus, mais l'objectif est d'épuiser l'adversaire. 

Ainsi, les Ukrainiens ont engagé leur char américain Abrams. Ils en ont reçu 31, mais ils en auraient déjà perdu 6 au moins. Et c'est le cœur du problème. 

Qualité contre quantité 

Les Russes disposent d'un arsenal vieillissant, hérité de l'époque soviétique, mais il est abondant et ne demande pas aux recrues de longues formations techniques avant de monter au combat. 

Côté ukrainien, c'est le contraire. Le matériel livré par les Occidentaux est beaucoup plus sophistiqué et exige un accompagnement d'experts pour le rendre opérationnel. C'est pourquoi il est probable, comme l'a dit un ministre polonais, qu'il y ait déjà sur le terrain des soldats de grands pays, en fait, des instructeurs venus en appui. 

On pourrait dire en quelque sorte que c'est la qualité contre la quantité. Mais sur un front long de 1000 km, la quantité, ça joue. 

Les armes russes dominent

Et c'est la limite de l'aide que les Européens peuvent apporter. Nos armées, qui ne pensaient pas devoir s'impliquer dans une guerre de haute intensité, n'ont pas les réserves nécessaires. 

Par exemple, les Ukrainiens manquent de missiles Sol-air pour s'opposer à l'aviation russe. Conséquence, les Russes ont ressorti leurs Soukhoï, qui utilisent des bombes volantes capables de frapper à longue distance. 

La proposition faite hier par l'Europe pourrait débloquer 3 milliards d'euros. Certes, l'Ukraine a besoin de cet argent. Mais elle a surtout besoin d'armes, d'hommes et de munitions. Et là, ça coince.

 

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