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Face au projet d'agrivoltaïsme à Aiseau-Presles, les agriculteurs s'indignent: "Il faut savoir qu'en Belgique, le prix des terres est très dérégulé"

C'est un nouveau bras de fer pour les agriculteurs wallons. Ils se mobilisent contre un projet d'installation de panneaux photovoltaïques sur des terres agricoles à Aiseau-Presles : 20 000 panneaux sur 30 hectares. Le projet n'est pas encore validé, mais le secteur craint déjà que cela fasse encore grimper les prix des terres agricoles.

C'est une centaine d'agriculteurs et d'associations qui protestent contre l'agrivoltaïsme, c'est-à-dire combiner une production agricole et photovoltaïque. Valentine, jeune agricultrice, dénonce le manque d'accessibilité aux terres pour les jeunes agriculteurs. "Ça ne va pas aller si on fait ça sur des terres agricoles, surtout pour les jeunes qui tentent de créer une ferme ou d'agrandir un peu leur ferme. Parce qu'en fait, il faut savoir qu'en Belgique, le prix des terres est très dérégulé. Il n'y a pas vraiment de loi de prix, donc ils vont vraiment vers le haut", dénonce-t-elle. 

Pour contrer ce phénomène, une plantation de pommes de terre a eu lieu comme action symbolique. "On symbolise simplement que la terre doit rester nourricière et c'est pour ça qu'on plante des pommes de terre. On ne veut pas voir des panneaux photovoltaïques venir s'installer sur des terres qui normalement doivent nous donner une alimentation", s'indigne une agricultrice.

Les revendications de la FUGEA sont claires : affirmer le caractère nourricier des terres agricoles et mettre fin à l'envolée des prix sur les terres. "Nous, on est pas du tout contre les énergies renouvelables. On sait qu'on va en avoir besoin en tant que société pour faire notre transition, mais il y a beaucoup d'endroits où on peut les mettre en priorité. On a des terrains qui sont pollués, on a des friches, on a surtout aussi des toits agricoles avec des grandes surfaces sur lesquelles on peut mettre ses panneaux solaires. Donc, clairement, on peut les mettre là en priorité", explique Thomas Huyberechts, chargé de mission politique FUGEA.

L'agrivoltaïsme a aussi ses avantages. Concrètement, une combinaison bien pensée entre les panneaux photovoltaïques et la production agricole peut être bénéfique. Le spécialiste en énergie et durabilité à l'ULB, Michel Huart, explique : "La condition pour avoir un agriphotovoltaïque de qualité, c'est qu'il doit permettre une activité de maraîchage ou de pâturage de manière optimale grâce à l'ombrage que les panneaux solaires permettent".

À Aiseau-Presles, la Région wallonne avait initialement autorisé l'entreprise Ether Energy à installer ses panneaux. La commune a donc introduit un recours. La décision finale devrait être rendue début mai.

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Commentaires

3 commentaires

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  • Les terres agricoles sont des biens précieux qui doivent avant tout garder leur fonction première. Elles ne doivent pas être sacrifiées à une autre destinée que la culture. Il en va du bon SENS. De nombreux bâtiments ou des terrains industriels en friche peuvent accueillir des panneaux. Devenir dépendant de pays tiers, ne plus avoir notre autonomie alimentaire est dangereux!

  • Si on vous achète votre maison un bon prix ça ne veut pas dire que vous aurez forcément envie de déménager....et leurs terres sont leur gagne pain! une fois vendues, ils seront chômeurs!

  • On dirait qu'on va leur confisquer leurs terres pour installer des panneaux ! Ils oublient qu'on va leur acheter ces terres, et à un bon prix !

    roger rabbit
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