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"Seule la fraternité peut arrêter la violence": lors d'une veillée de prières, quelque 400 croyants de toutes confessions ont communié avec gravité mardi pour la paix en Ukraine, dans la Basilique Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille.
"Pour les Marseillais de toutes convictions religieuses, chaque fois que quelque chose d'important se passe, c'est ici que, discrètement, humblement, on vient", a prêché Mgr Jean-Marc Aveline, l'archevêque de Marseille, devant la foule massée au coeur de cette "Bonne mère" qui domine la cité phocéenne, avec sa Vierge visible depuis la mer.
Trop petite, la basilique avait ouvert les portes de sa crypte. Et les fidèles, parmi lesquelles des religieuses, voile sur la tête, se serraient sur les bancs du sanctuaire, sous ses dômes illuminés couverts de feuilles d'or.
"Le peuple ukrainien garde le front militaire, on garde le front spirituel pour combattre le mal, le mensonge. On doit prier pour avoir la paix dans le monde entier", a enchaîné, vêtu d'une aube noire, Mykola Hryvnak, aumônier de la communauté ukrainienne de Marseille, tandis qu'un drapeau ukrainien était tendu devant l'autel.
"Seule la fraternité peut arrêter la violence. (...) Quand il s'agit de la vie des hommes et des femmes, l'affection des uns et des autres finit toujours par se rencontrer", a insisté Mgr Aveline lors d'une lecture entrecoupée de chants, parfois en langue ukrainienne.
Face aux fidèles, cierges à la main, l'archevêque a demandé au "Seigneur d'être avec les Ukrainiens qui souffrent", les peuples des Pays Baltes, de Biélorussie, de Pologne, mais aussi avec "le peuple russe, qu'il ne faut pas confondre avec ses dirigeants".
"Je suis là pour soutenir le peuple ukrainien par la prière. La foi c'est un moyen de les aider", a insisté Tony Salemeh, 62 ans, qui avait pris place dans une travée latérale de la chapelle garnie d'ex-voto à la mémoire de marins perdus en mer.
"Je suis venu par solidarité envers le peuple ukrainien. Ce qui compte, c'est que ce conflit cesse", a indiqué un autre croyant, Georges Gasperini, qui espère, par la "communion, apporter la paix".
"Vive l'Ukraine !" a ajouté Mgr Aveline en français et ukrainien, avant que des Ukrainiens apportent des roses rouges sur l'autel.
"Ce soir nous allons continuer à prier et nous ne nous arrêterons pas là, nous continuerons, continuerons", a conclu l'archevêque à la fin d'une célébration qui devait se poursuivre jusqu'à minuit par "une adoration du Saint Sacrement".