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4 ans plus tard, Edwin peut enfin vivre avec son épouse en Belgique: "Pour elle, j'ai tenu le coup"

Grand soulagement pour Edwin. Après quatre ans d'attente, cet habitant du Brabant flamand va pouvoir vivre avec son épouse en Belgique. L'Office des étrangers a récemment accordé un visa à sa compagne dans le cadre d'un regroupement familial. Pour obtenir ce résultat, ce couple a donc dû faire preuve d'une grande patience. Le sexagénaire nous raconte son histoire peu commune.

Après quelques échanges sur un site de rencontre, Edwin a vu pour la première fois Tennat, son épouse, le 21 avril 2019, à l'occasion d'un mariage en Belgique. "On s’est rencontré dans un petit temple thaï à Waterloo, un dimanche matin. C'est la première fois qu'elle venait en Belgique pour assister au mariage de sa sœur. " Entre Edwin et Tennat, c'est le coup de foudre immédiat.

15 jours plus tard, elle a dû rentrer en Thaïlande, et le jeune couple a entretenu sa relation à distance. "On a commencé à s’échanger des messages via Whatsapp et Messenger tous les jours", raconte Edwin. 

"Assez rapidement", l'employé d'une entreprise spécialisée dans les préparations homéopathiques a introduit une demande de visa en vue de se marier auprès de sa commune.

"Mais elle a fait opposition à ce visa. J’ai rencontré deux fois le juge. Une première sentence nous était défavorable. Un avocat m’a conseillé d’introduire un recours et le deuxième recours a également été annulé, 18 mois après notre rencontre. Il y avait différents points qui étaient litigieux. Le motif qui est resté, c’est que le démarche a été introduite trop rapidement. Même si on a prouvé notre bonne foi, on n’a pas pu trouver d’accord. La démarche a été faite rapidement, mais on s’entend bien. Je me suis dit qu’on allait démarrer tôt vu la durée des démarches. Et si la relation ne fonctionnait pas, j’aurais dit on arrête tout."

Ensuite, la crise sanitaire liée au Covid a empêché le couple de se revoir durant plusieurs mois. "On a dû également passer par cette étape-là. Durant plus d’un an, il était impossible d’aller en Thaïlande. Le visa était très difficile à obtenir pour voyager. Il y avait beaucoup de conditions à remplir. La relation a toujours tenu. On se contactait 3 à 4 fois par jour. On s'envoyait des messages et des vidéos."

En 2022, ils ont introduit une nouvelle demande pour obtenir un visa permettant à Tennat de séjourner en Belgique. Une demande à nouveau refusée. "Quand je l’ai rencontrée, elle tenait un salon de coiffure là-bas. Pour pouvoir venir en Belgique, elle a remis son commerce en 2019, et elle n’a pas repris l’activité car elle pensait pouvoir vivre ici", indique Edwin. "Ils nous ont débouté pour un simple visa 'visite'. Ils n’acceptaient pas que c’est moi qui subvient à ses besoins alors que je n’ai pas de problème d’argent. C’est leur motif, qu’elle n’a plus de revenus. Mais elle n’allait pas rouvrir un salon en pensant qu’elle allait arriver. Cela fait beaucoup de mois et d’années qui passent donc on n’a jamais vraiment essayé de trouver un emploi pour elle car on pensait qu’elle pourrait arriver ici."

Ne trouvant pas de solution en Belgique, Edwin a tenté sa chance en Thaïlande. Le 14 décembre 2022, les deux tourtereaux se sont mariés à Chonburi (une ville située à l'est du pays) et ont envisagé de vivre là-bas.

"On a introduit une demande pour un visa long séjour, dans le cadre d'un regroupement familial, mais l’administration thaï est également très compliquée. Il faut courir pour beaucoup de choses. Les 25 derniers jours que j’ai passé là-bas, j’ai bien passé 10 jours à courir pour faire les papiers. Beaucoup de démarches et c’est onéreux."

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Pensionné dans deux ans, en mai 2025, Edwin a donc eu comme projet d’aller vivre en Thaïlande mais là aussi, le dossier était donc "trop compliqué" à faire aboutir. "La pile de notre dossier fait 30 centimètres de hauteur avec tous les papiers fournis. Il faut légaliser les traductions. Pour les gens qui ne sont pas tenaces, je déconseille vivement. C’est assez fastidieux. Cela demande beaucoup de temps et d’énergie. On voudrait simplement vivre ensemble. On a des preuves, j’ai des moyens financiers. Je ne vois pas où est le problème. Ce sont les administrations qui bloquent. On peut contacter les affaires étrangères mais on nous répond : il faut 6 mois."

Le 6 janvier dernier, une demande de visa long séjour dans le cadre d'un regroupement familial a été introduite. Et le 12 mai dernier,  l'Office des étrangers en Belgique a pris une décision favorable permettant au couple de vivre ensemble.

"Un visa a été délivré et mon épouse est arrivée en Belgique le 2 juillet. Il s'agit d'un visa d’une validité d’un an. Nous sommes soulagés mais il y a encore des inconnues."  

"Je ne l'avais plus vue depuis le 23 décembre 2022", s'est réjoui Edwin. "C’est une belle personne. On s’entend bien et on veut vivre ensemble. La distance était compliquée à gérer. Pendant le Covid, on ne s’est plus vus durant 13 ou 14 mois. Quand on reçoit des mauvaises nouvelles et qu’on les communique, ce n’était pas simple de le faire par message. On a eu beaucoup de problèmes et c’est difficile à vivre. 4 ans d’attente au final... Je ne pense pas que beaucoup de gens vont plus loin. Ils abandonneraient. J'ai tenu le coup car il y a la personne et le projet. C’est une nouvelle vie. Cela rajoute de l’envie de bien faire les choses et d’aller de l’avant", conclut-il.

>A LIRE: Demande de regroupement familial: comment ça marche? 

De son côté, l'Office des étrangers n'a pas pu commenter l'évolution de ce dossier. "En effet, conformément aux législations en vigueur en rapport avec la vie privée, la publicité de l’administration et la protection des données à caractère personnel, l’Office des étrangers ne peut communiquer à des tiers des informations concernant des cas individuels. Chaque cas est unique et fait l’objet d’un examen approfondi", a déclaré la porte-parole Dominique Ernould.

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1 commentaire

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  • On peut s'interroger légitimement sur les difficultés dans le cadre d'un mariage alors qu'on fait tout pour faciliter l'arrivée de réfugiés et leur ouvrir des droits sans se soucier de leurs projets chez nous.

    Jacques naimarre
     Répondre