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Lorsqu'Alexandre a vu un sac de luxe sur une plateforme de revente, ce fan de mode a craqué et se l'est offert pour 8.900 euros (soit 3.000 euros de moins que le prix neuf). Malheureusement pour lui, "c'est un faux", regrette-t-il.
Après l'achat, Alexandre s'est rendu dans un magasin de la marque, qui lui a confirmé ses craintes, en comparant avec un vrai sac. "La ferronnerie est plus étroite, la vraie est plus épaisse", ajoute-t-il.
Alexandre pensait avoir été prudent. L'annonce était vraie et se trouvait sur une plateforme de revente sécurisée. "C'était impossible à déceler ou alors il fallait que vous alliez carrément avec un expert sur place. Je suis vraiment dépité. Je n'en dors pas. Je suis hyper énervé et je m'en veux", confie-t-il.
Il a voulu porter plainte à la police. La marque a refusé notre demande d'interview et la plateforme de revente estime qu'elle n'est pas responsable. "Il n'est pas possible de vérifier les biens mis aux enchères en ligne, car nous ne sommes pas spécialisés dans tous les types de biens. Dans ce cas précis, nous avons décrit que nous n'avons pas de certificat d'authenticité", souligne la plateforme.
La contrefaçon est devenue un problème de société. Ce commerce illégal cause la perte de 436 millions d'euros à l'économie belge chaque année et 120 milliards d'euros à l'échelle européenne. "Depuis le début de l'e-commerce, le problème s'est agrandi et il y a un vrai phénomène entre les jeunes. Ils achètent des produits contrefaits sur les plateformes comme Pandabuy et ils les revendent", explique Julie Deré, la vice-présidente de la fondation "Non à la contrefaçon et à la piraterie".
Vendre, et même acheter ces produits, sont des pratiques interdites, mais largement répandues sur les réseaux sociaux. Mais en cas d'arnaque, les leviers d'actions sont limités.
"Au niveau des autorités, nous avons des compétences territoriales, en ce qui nous concerne. Nous collaborons aussi avec nos collègues des douanes, qui bloquent des produits qui rentrent sur le territoire. Mais c'est vrai que c'est assez compliqué de lutter, car souvent les produits viennent de l'étranger et particulièrement d'Inde ou d'Asie", explique Etienne Mignolet, le porte-parole du SFP Économie.
Alexandre a finalement obtenu un remboursement de la plateforme, mais il s'agit d'un cas rare. En cas d'arnaque, il est conseillé de porter plainte à la police et auprès de l'inspection économique.