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Cave sans fenêtre, loyers "exorbitants", disponibilité limitée: la galère de Franco pour trouver un kot digne pour son fils à Bruxelles

Pas facile de trouver un logement à Bruxelles lorsqu'on a un budget limité... Ce constat est d'autant plus problématique pour les plus modestes des 24.000 étudiants qui entrent à l'ULB chaque année. Franco, un père de famille, a appuyé sur le boulot orange Alertez-Nous pour nous faire part de son désarroi face à un marché immobilier particulièrement tendu... 

L'étau se resserre pour Franco et son fils Hugo. Originaires de Binche, ils cherchent depuis le mois d'avril un logement pour Hugo, 18 ans à la rentrée et heureux d'intégrer sa première année d'Ingénieur en gestion à l'ULB (Université Libre de Bruxelles) après avoir durement travaillé et obtenu de bonnes notes à l'école pour y parvenir. 

"Pris au dépourvu"

Oui, mais les revenus de Franco et de son épouse sont modestes. Eux deux sont actifs et reçoivent des "salaires moyens" de "famille moyenne" et ne peuvent se permettre de mettre plus de 600€ de loyer mensuel pour leur fils, sans compter les frais de vie en parallèle. Évidemment, Hugo cherchera un boulot étudiant par la suite. Pour l'instant, "la priorité, c'est le kot"

Mais chaque jour qui passe est un doute supplémentaire sur l'avenir d'Hugo. Parce que la rentrée approche à grands pas (le 11 septembre, inscriptions possibles jusqu'au 18), et la famille n'a toujours trouvé de kot convenable. "On s'est inscrit à l'école sur la plateforme début avril", nous explique Franco, le père. "Le 18 avril et on a reçu un mot de l'école comme quoi elle n'avait pas de kot pour lui. Donc on a été pris au dépourvu, on pensait pouvoir compter sur l'ULB..." Sur son site, l'établissement écrit noir sur blanc: "Toutes les résidences ULB sont complètes pour l'année académique 2023-2024

852 lits en résidence universitaire

L'Université elle-même nous confirme qu'il "n'y a plus aucun logement de disponible" et qu'il s'agit d'une information communiquée depuis la fin du mois de mai. "Les demandes doivent nous arriver avant fin avril", nous précise-t-on à l'Office du logement de l'ULB. Une fois ces demandes reçues, les chambres sont attribuées en fonction de la politique d'admission de l'établissement, à savoir qu'il y a "une priorité pour les étudiants de condition modeste qui en font la demande auprès de notre service social étudiant" et que l'attribution des chambres se fait également "en fonction du temps de trajet en transport en commun entre le domicile et le campus".

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L'Université reconnaît cependant le souci soulevé par notre alerteur sur l'offre et la demande. "Il est clair que le marché du logement étudiant est très tendu et que certaines résidences privées sont déjà totalement remplies dès le mois de mai", constate l'Office du logement. À titre d'exemple, il nous a été indiqué qu'environ 3.000 demandes ont été proférées cette année, alors que seuls 820 lits sont disponibles dans la capitale. "Les alternatives sont le marché de la colocation ou, pour les étudiants de condition modeste, remettre un dossier à l’Agence Immobilière Sociale Etudiante, si on rentre dans leurs critères", conclut l'Office du logement de l'ULB.

L'Agence immobilière sociale du logement (AUSE) s'adresse aux étudiants qui souhaitent se loger à Bruxelles mais qui n'ont pas les revenus suffisants. Cette ASBL travaille en lien avec des propriétaires qui acceptent de baisser légèrement leurs loyers contre la garantie d'un logement bien géré, de l'entretien du bail et d'un loyer toujours réglé dans les temps. Pour y prétendre, il faut fréquenter une faculté, avoir maximum 35 ans pour sa première année, ne pas avoir été locataire via l'AISE pendant plus de 9 ans. Des critères financiers sont également requis. 

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Des kots "lamentables"

C'est donc vers le privé que se sont rabattu Hugo et ses parents, en veillant régulièrement à vérifier les disponibilités de dernière minute en résidence universitaire, à partir de l'été. Et c'est face à un marché compliqué qu'ils se sont retrouvé. 

Depuis le début de cette quête, c'est la déception pour Franco. "On nous avait dit qu'après le 15 août, ça serait plus simple parce que la deuxième session d'examens est terminée, donc les jeunes ont fini leurs études et quittent leur logement", raconte le père de famille. "Donc oui, on a pu visiter des kots, mais les kots qu'on a visités, c'était lamentable… Ils étaient à des prix exorbitants, dans des pièces indignes, certains ont installé des kots pour les étudiants dans des caves sans lumière, sans rire. On a aussi vu des greniers aménagés en chambre avec un petit salon avec une toute petite lucarne sur l'extérieur et une cuisine dérisoire, souvent au gaz, sans sécurité", se désole-t-il. "Il y a même des étudiants qui sous-louent leur kot!"

Tout n'est pas à jeter, évidemment, mais la qualité demande le prix: "Il faut compter 800 900 euros, et rajouter entre 100 150 euros de charge dans tous les cas." Un budget considérable, donc, et une demande extrêmement importante, à laquelle se rajoute la difficulté de la distance à parcourir pour la famille d'Hugo pour des visites de dernière minute... 

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Le marché de l'immobilier, et en particulier pour les étudiants, est effectivement très tendu à Bruxelles et la course au logement est une réalité qui existe dans les agences ainsi que sur internet. "Sur les réseaux sociaux, il y a énormément de groupes, mais tout se passe en message privé, il faut aller très vite. Un des propriétaires m'a dit qu'il avait 100 demandes par logement dès qu'il postait une annonce..." 

Après des semaines de recherches, Franco se sent "complètement dépité, fatigué". "Je suis triste de ne pas pouvoir offrir à mon enfant la possibilité de s'épanouir dans ses études." Et bien qu'Hugo ait un plan B grâce à une possible rentrée à l'Université de Mons. Bien que cela soit loin, très loin, de son premier souhait... 

La chance a finalement souri à la petite famille qui a trouvé un kot grâce à ses demandes persistantes... Quelques jours à peine avant la rentrée universitaire. "A force de téléphoner et avec la compassion d'une personne du service logement devant notre problème, nous avons pu bénéficier d'un kot au sein de l'école." Clap de fin pour Franco et Hugo, mais l'histoire n'est pas terminée dans de nombreux autres cas... 

Quelques liens pour aider les étudiants:

 

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Commentaires

1 commentaire

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  • Super contente pour votre fils , qui sera à la hauteur de votre ténacité dans vos recherches bonne rentrée à toi Hugo ..

    Maryline Petersbourg
     Répondre