Accueil Actu Vos témoignages

La maman d'Haci vit dans un logement social reconnu insalubre: "On demande des réparations mais rien n’est fait"

Haci a contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous. Sa maman de 76 ans vit dans un logement social reconnu comme insalubre. Le propriétaire, qui n'est autre que le Logement Molenbeekois, semble ne pas s'en soucier. Haci se dit démuni.

"A cause des infiltrations d'eau dans sa chambre, ma maman dort dans le salon". C’est l’état de l’appartement de la mère d’Haci. Des murs sont recouverts de champignons. Chambres, cuisine, salle de bain...: presque toutes les surfaces proches des fenêtres sont impactées.  

"Il y a des problèmes de champignons depuis plus de 4 ans", dit notre témoin.

L'appartement a été déclaré insalubre, ce qui a obligé le propriétaire à exécuter des travaux. Mais aujourd’hui, les problèmes d’infiltrations sont toujours présents. "On se sent impuissants. On demande des réparations, mais rien n’est fait", assure Haci.

Le dossier est passé par un juge de paix. Haci et sa maman ont reçu un dédommagement de 1.600 euros. Ils doivent être relogés par le propriétaire qui n’est autre que le Logement Molenbeekois (un office public bruxellois). "On est fatigués. Cela fait plus de 3 ans qu'on va dans les tribunaux, qu'on fait appel à des experts. Tout ça pour arriver à rien. Tout ce qu'on voudrait, c'est avoir un appartement décent", dit Haci. 

Quelques semaines après notre reportage, le Logement Molenbeekois a tenu à répondre aux affirmations d'Haci. "Le problème de champignons est principalement lié à un manque d’aération et de chauffage. Il s’agit d’humidité de condensation. Le bâtiment fait l’objet d’un projet de rénovation totale. Les budgets sont sur le point d’être confirmé par la SLRB (la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale)", indique Jules Monnier, le porte-parole du Logement Molenbeekois. "Divers travaux ont été réalisés (conformité électrique, remplacement d’un radiateur, réparation de plafonnage, etc.). En mai 2021, cette dame a refusé que Le Logement Molenbeekois poursuive les travaux. Le logement a été interdit à la location en février 2022. Le Logement Molenbeekois a dans un premier temps proposé deux nouveaux logements à cette dame, le 14/12/2022 et le 18/01/2023. Elle les a refusés l’un et l’autre.

Et de poursuivre: "Le Logement Molenbeekois souhaitait faire un appel à la justice de paix, dans le cadre d’une procédure de conciliation, pour faire une ultime proposition de relogement. La famille de cette dame a devancé le Logement Molenbeekois dans cet appel à la justice de paix en date du 5 juin 2023. Le Logement Molenbeekois a été condamné à payer 1642,18 € de dédommagement à cette dame et à lui proposer un ultime logement. Le Logement Molenbeekois s’est effectivement acquitté de la somme et a soumis une ultime proposition de logement en date du 14/02/2024. Le lendemain de l’audience ayant mené au jugement, le fils de cette dame, qui prend la parole dans le reportage, s’est domicilié dans le logement de sa mère, sans l’accord du Logement Molenbeekois et contrairement aux dispositions du bail. Cette domiciliation n’aurait en aucun cas pu être acceptée par le Logement Molenbeekois puisque le logement a été déclaré insalubre. Le troisième logement proposé à cette dame, en date du 14/02/2024, a également été refusé par cette dernière."

En 2022, 300 logements ont par ailleurs été déclarés inhabitables en région bruxelloise. 

Pour Gauthier Calomne, un avocat spécialisé en immobilier, seules 3 solutions s’offrent aux locataires victimes de ce type de problème. "La première solution est de trouver une solution à l'amiable, et d'essayer d'arranger la situation entre le propriétaire et le locataire. Si ce n'est pas possible, la deuxième est d'aller devant la justice, avec un juge de paix, qui va à un moment donné trancher. La troisième possibilité est de déposer plainte auprès de l'administration régionale, qui va faire une visite sur les lieux."

Si le propriétaire n’entreprend aucuns travaux, il s’expose à une amende de plusieurs milliers d’euros et à une interdiction de mise en location de son bien. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

7 commentaires

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • pourquoi tout ce temps ?

    dominique decarnoncle
     Répondre
  • ...c'est assez ubuesque ici encore !! ...nous, la communauté, la commune offrons un logement à une personne et ce à un loyer défiant toutes les concurrences j'imagine ! et cette personne n'est pas capable d'entretenir le bien car ces problèmes de moisissures sont fréquent et facile à traiter avec qques euros de produits adaptés et des bras !! secundo ...pourquoi ne pas se tourner vers le privé qui offre des garanties de suivis et de sérieux plus confortables ??

    abdoule carolo
     Répondre
  • Peut-être parce qu'il n'a pas la place ou qu'elle refuse de s'imposer ! Il n'a pas à "subir" la présence de sa maman parce qu'un organisme de logements sociaux ne respecte pas la loi. Si on suit votre raisonnement, plus personne n'irait en maison de retraire; après tout "pourquoi les enfants ne prendraient-ils pas leurs parents chez eux?"

  • Peut-être parce qu'il n'a pas la place ou qu'elle refuse de s'imposer ! Il n'a pas à "subir" la présence de sa maman parce qu'un organisme de logements sociaux ne respecte pas la loi. Si on suit votre raisonnement, plus personne n'irait en maison de retraire; après tout "pourquoi les enfants ne prendraient-ils pas leurs parents chez eux?". De plus, si le locataire trouve une solution pour se reloger, il perd sa priorité pour être relogé...

  • et le fils pourquoi il ne prend pas sa maman chez lui ?

    Yvon Paquet
     Répondre
Plus de commentaires