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Laurence n’a pas accepté que les déchets ménagers ne soient plus ramassés devant chez elle: la Ville de Namur a finalement abandonné son plan

Laurence a reçu un courrier de la part de la commune de Namur lui indiquant que les déchets ménagers ne seraient plus collectés dans la rue Simone Veil, où elle vit. Depuis 2021, les autorités ont testé l’utilisation de conteneurs enterrés, et cette année, le Collège communal a voulu l’étendre à d’autres habitants. Mais ceux-ci n’ont pas adhéré à ce nouveau système. Laurence s’explique. L’intercommunale BEP indique pourquoi la Ville s’est rétractée.

"On a un reçu un toute-boîte qui indiquait que les déchets ménagers n'allaient plus être collectés devant chez nous à partir du 1er janvier", regrette Laurence, qui a contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous. 

Depuis 2021, deux îlots de conteneurs enterrés ont été installés dans la rue Simone Veil, où vit notre témoin, en vue de collecter les déchets ménagers du quartier. Leur utilisation a jusqu’à présent été réservée aux habitants des immeubles à appartements de la rue.

Mais après avoir reçu un rapport positif de l’intercommunale BEP Environnement, la Ville de Namur a décidé d’élargir l’utilisation des conteneurs aux autres habitants. Certains riverains, comme Laurence, ne sont pas d’accord avec cette mesure.

"Pour moi, c’est loin. J’ai 350 mètres à faire pour remonter la rue, qui en plus vient d’être mise à sens unique. Tout a été changé au niveau des sens de circulation avec les problèmes de la nationale 4, on doit faire tout un tour pour pouvoir y accéder. Quand on doit porter des poubelles à pied pour y aller ou si ce sont des personnes âgées ou si ce sont des poubelles lourdes, avec des litières, cela a un certain poids. Je ne trouve pas ça normal de devoir se déplacer, parce qu’il y a des personnes âgées dans la rue ou des personnes qui n’ont pas de voiture."

En plus des modifications annoncées par rapport à cette collecte, les autorités communales ont évoqué le nouveau système de taxation à partir du 1er janvier 2024. "Je pensais que légalement les communes étaient obligées de faire du porte-à-porte sauf dans des endroits reculés, ce qui n’est pas le cas ici.  En plus, nous avons une taxe qui est de 144 euros et puis de 15 cents par kilo pour un ménage de 2-3 personnes. Non seulement, cela va me coûter plus cher et chaque fois, je vais devoir me déplacer pour aller déposer les poubelles", fulmine Laurence.

Et de poursuivre: "Je trouve que c’est injuste ! Je suis à 10 mètres d’appartements situés sur la nationale 4 qui eux pourront continuer à déposer leurs poubelles normalement et je ne vois pas pourquoi dans tout un quartier il y a un morceau de rue pour lequel on ne ramassera plus les poubelles. Je trouve ça injuste et inadmissible. Pour les appartements, je pense que ça peut être très pratique parce qu’ils n’ont qu’à traverser la rue et ils n’ont pas de problèmes de stockage etc. Donc là, je peux imaginer que ça peut être intéressant. Mais devoir se déplacer et faire tout le travail des éboueurs alors qu’ils passent à 10 mètres de chez moi puisque je suis en bout de rue. Oui, je trouve ça discriminatoire."

Une pétition a été déposée auprès de la ville de Namur, et à la suite du mécontentement des habitants de cette rue, l’intercommunale BEP Environnement est revenue sur les décisions prises ces dernières semaines. 

"La Ville de Namur avait pris la décision de faire passer la rue Simone Veil en points d’apports collectifs à partir du 1er janvier 2024, en suivi du bilan positif réalisé sur le projet pilote mené dans le nouveau quartier d’Erpent, dit Ingrid Bertand, la responsable de la communication à l’intercommunale BEP Environnement. Cependant, la Ville a demandé à BEP en date du 27 novembre dernier de poursuivre la collecte en porte-à-porte rue Simone Veil après le 1er janvier, les habitants de la rue n’adhérant pas au nouveau système de collecte proposé. Ce que l’Intercommunale a accepté. Il n’y aura donc pas de changement dans la collecte au-delà du 1er janvier pour les habitants de cette rue." 

Y a-t-il d’autres tests de ce type à Namur ? 

"Le but d’un projet pilote est de tester une solution à petite échelle avant de l’évaluer et en tirer les conclusions. En l’occurrence, ce projet-pilote à Erpent avait pour but d’établir les conditions nécessaires (du point de vue du BEP) pour mettre en place un tel système de collecte des déchets, principalement afin de répondre aux demandes exprimées par certaines Communes qui réfléchissent à implanter un tel mécanisme lors de la construction de nouveaux lotissements", répond l'intercommunale.  

La collecte des déchets à domicile est-elle une obligation légale ? 

"Les communes ont pour obligation d’assurer la salubrité publique et définissent pour ce faire toutes les modalités qu’elles estiment appropriées (fréquences de collecte, type de contenant, etc.). Ces modalités sont décrites et inscrites dans leur règlement de police. Elles confient ensuite l’application de ces modalités de collecte au BEP, qui applique donc la décision de chaque commune, explique l'intercommunale. Les modalités du ramassage sont définies par les communes, c’est donc une demande des communes. Nous le Bep, on évalue si c’est possible. Demande de la province de Namur. Voir en termes pratiques, ce qui est possible. Ici, la ville de Namur s’est rétractée à la suite des plaintes de riverains…"

L'installation des conteneurs enterrés est demandée par les communes. "Quand il y a de nouveaux quartiers, cela évite que ça traîne, question de salubrité publique. Ils ne doivent pas attendre pour mettre leur sac à la rue.  Quand de nouveaux quartiers sont construits, on peut aménager les conteneurs enterrés et les gens achètent en connaissance de cause. En France, ce système est très répandu. A Liège, Intradel le fait aussi", conclut BEP Environnement.

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Commentaires

7 commentaires

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  • Vous avez bel et bien raison car nous payons nos taxes,nos sacs,trions nos déchets et ont diminués la solidité des sacs résultats vous avez des réalisations de vers et maintenant ces éboueurs roulent sur l'or apôtre détriment

  • et surtout ....n'oublions pas que les communes, via les intercommunales de ramassage se font deux fois des couilles en or sur le compte de nos déchets !! 1 de par les taxes annuelles et ponctuelles perçues et de 2 en revendant nos déchets, souvent pré triés par le citoyen, à des recycleurs en tous genres !! ....c'est une belle arnaque digne d'une mafia !!

    paul leboulanger
     Répondre
  • Les sacs payants devaient remplacer la taxe, ils s'y sont additionnés ! De plus, on nous oblige à trier et une nouvelle sorte de sacs font leur apparition (sans information précise aux citoyens) pour trier encore plus. Donc, on valorise nos déchets et il faudrait encore que nous fassions le tri nous-mêmes, en payant toujours plus cher. Les "taxes de recyclage" sont tout simplement du vol .

    roger rabbit
     Répondre
  • J'habite en région flamande,je paies mes sacs et si j'ai un conteneur pour les déchets de jardin ,j'achète un autocollant par an et c'est tout !

  • J'habite en région flamande,je paies mes sacs et si j'ai un conteneur pour les déchets de jardin ,j'achète un autocollant par an et c'est tout !

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