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"On ne peut pas faire confiance aux étiquettes": Daniel, témoin de faux produits belges dans un supermarché

Des indications mensongères sur certaines denrées vendues en magasins ? C’est le sujet qui fâche Daniel, un sexagénaire originaire de Gouvy, au cœur de la province du Luxembourg. Récemment, le senior a constaté que la provenance des légumes qu'il a achetés avait été falsifiée. Comment le consommateur peut-il s’assurer de l'origine exacte de ses aliments ?

Des tomates, des carottes ou encore des fraises. Des produits que le Gouvion et sa femme cultivent de leurs mains dans leur modeste potager. Une façon pour eux de se nourrir de manière locale, écologique et sans se ruiner. « Mon épouse est passionnée par le jardinage. Ensemble, nous arrivons à faire pousser des fruits et légumes sans ajout chimique. Nous n’achetons que des produits d’appoint, car on ne peut pas encore se passer tout », explique-t-il.

À l’occasion d’une rare virée au supermarché de son village, le couple assiste à une étrange scène. Au rayon légumes, ils aperçoivent un panneau indiquant des tomates belges...en plein février. La pancarte les étonne. En scrutant le contenu de la caisse, les marchandises présentent un autocollant « originaires d'Espagne ». Interpellé par Daniel et sa conjointe, le responsable du rayon sort alors, sur le ton de l’humour, une autre étiquette de sa poche pour la surcoller sur la précédente. « "Voilà, c'est belge, maintenant !", nous a-t-il lancé sans vraiment prendre conscience de son geste », raconte le Luxembourgeois.

« Un travail d’information et de conscientisation »

La situation interpelle Daniel. Féru de produits locaux et de circuit-court, il tient avant tout à ne pas pointer l’employé de cette grande surface du doigt. « Si le dernier maillon de la chaîne ne respecte pas les règles, c’est que la tête de la distribution n’a pas su faire percoler correctement son message à ses intermédiaires. Ce travail d’information et de conscientisation du personnel coûte plus cher qu’un simple slogan publicitaire », détaille l'homme originaire de Gouvy.

Des règles strictes

Les étiquettes fallacieuses peupleraient-elles nos supérettes ? Une affirmation que tient à nuancer Tests-Achats. Pour sa porte-parole Lisa Mailleux, les renseignements présents sur les denrées respectent dans la majorité des cas la législation en la matière : « Normalement, le consommateur peut s'y fier. Il semble plutôt exceptionnel de rencontrer de tels problèmes ».

Si certaines peuvent paraître surchargées d’informations et peu lisibles, précisons qu'elles ne sont pas créées au bon vouloir des marques de distribution alimentaire. En Belgique, ces règles demeurent régies par un Règlement européen extrêmement précis. La législation en vigueur dans les pays de l'Union va jusqu'à fixer l'utilisation des images ou symboles sur les étiquettes. Pas question d'ajouter un drapeau belge ou le Manneken Pis national sur une pièce de viande étrangère par exemple, car cela induirait en erreur l'acheteur.

Un cas clair de fraude

Un autre élément demeure certain : une enseigne n’est pas en droit de modifier la provenance d’un aliment. « Ces règles sont d'application pour tous les exploitants qui mettent des marchandises sur le marché sous leur nom. Cela inclut donc les supermarchés », spécifie Lien Meurisse, porte-parole du SPF Économie.

Mentir ou modifier l'origine des articles en vente ne s'avèrent pas dénué de conséquence. « Il s'agit d'une fraude. Dans cette situation, les personnes doivent aller trouver le vendeur pour une correction et porter plainte à l'inspection économique qui contrôle ces pratiques sur leur portail », explique Lisa Mailleux. Une enquête devra alors être ouverte afin de déterminer le responsable et les amendes qui en découleront. « Les sanctions s'élèvent à maximum de 80 000 € », éclaire le SPF Économie.

Quelques bons réflexes

Le Luxembourgeois de 66 ans s’est quant à lui résigné à porter plainte contre l'enseigne. Daniel tient aussi à énumérer quelques conseils : « Le mieux reste de se renseigner, d’être curieux. Il faut s’intéresser aux producteurs en privilégiant le circuit court et la nourriture faite près de chez soi. Le plus important est aussi d’acheter des produits saisonniers. Vouloir un produit d’hiver en été, ça dérègle la chaîne de vente et amène à ce genre de situation regrettable. L’acheteur doit adapter son alimentation sans vouloir que tous les produits soient calibrés et disponibles à n'importe quel moment de l'année », énumère-t-il.

Pour le Gouvion, changer notre consommation en privilégiant les produits locaux et les commerces de proximité, serait la solution qui diminuerait le risque de rencontrer des fausses étiquettes placées pour satisfaire le consommateur. Selon Daniel, « ce choix de vie permet d’être sûr de ce que l’on met dans notre assiette ».

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Commentaires

3 commentaires

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  • Le responsable du rayon me fait un truc pareil, je lui colle mon poing dans la gueule...

    Gregory Roulez
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  • C'est comme les huiles d'olives Italienne ! Quasiment aucunes ne viennent d' Italie, elles viennent de Grèce ou d' Espagne. C'est marqué parfois en tout petit sur l'étiquette et il est parfois même indiqué " Mélange d'huiles d'olives d'origines UE".

    moi moi
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  • Quand un produit "local" est trois fois plus cher qu'un produit venant d'un pays non-européen, il y a quand même des questions à se poser.

    roger rabbit
     Répondre