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Jacques Chirac chez le juge

Jacques Chirac a été entendu fin avril en tant que témoin dans l'enquête sur la Sempap, ancienne imprimerie de la ville de Paris soupçonnée d'avoir participé au financement du RPR. L'ancien président a été auditionné le 30 avril par le juge d'instruction financier Jean-Marie d'Huy auquel il a expliqué tout ignorer de ce dossier.

"En 1985-1986 (Jacques Chirac à Matignon en mars 1986, ndlr), j'avais d'autres préoccupations que celles de savoir ce que devenait cette Sempap dont j'ignorais l'existence", a notamment expliqué au juge l'ancien maire de Paris, selon le Monde. Toujours selon le quotidien, interrogé sur une convention entre la ville et la Sempap semblant établir sa connaissance de l'imprimerie, M. Chirac a expliqué: "Je signais des montagnes de parapheurs tous les soirs, je ne lisais pas tout ce que je signais".

La Société d'économie mixte parisienne de prestation (Sempap), dissoute en 1996, est soupçonnée d'avoir favorisé des entreprises dans la passation de marchés publics, d'avoir financé le RPR via le cabinet de la mairie de Paris et d'avoir imprimé gracieusement des documents personnels pour Bernadette Chirac. Créée en 1986 en remplacement de l'imprimerie municipale, elle était dirigée par Jacques Brats, aujourd'hui décédé, qui était considéré par les enquêteurs comme le principal bénéficiaire d'un système qui aurait coûté entre 99 et 110 millions de francs (15 à 16 millions d'euros) à la ville de Paris. Dix personnes ont été mises en examen dans ce dossier. Certaines d'entre elles, dont l'épouse de M. Brats, ont évoqué des remises d'argent en espèces au préjudice de la mairie de Paris.

Trois proches de M. Chirac ont été entendus comme témoins en 2003 et 2004 par le juge Armand Riberolles alors chargé du dossier visant des faits de "favoritisme, détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêts". Michel Roussin, ancien directeur de cabinet de M. Chirac, a réfuté toute remise d'argent au sein du cabinet.

Jean Tibéri, ancien maire de Paris, a nié avoir été informé de ces "dysfonctionnements" et affirmé que seul le maire, Jacques Chirac, avait été destinataire de rapports de l'inspection générale de la ville de Paris qui les dénonçaient. Bernard Bled, ex-secrétaire général de la ville, a affirmé n'avoir jamais donné d'instructions pour faire disparaître un des rapports, comme le suggérait une pièce du dossier.

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