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C'est fait: nos plus vieux réacteurs nucléaires repartent pour 10 ans, mais qu’y a gagné Electrabel ?

Le gouvernement et Electrabel (filiale du groupe français Engie) ont conclu hier lundi un accord pour prolonger la durée de vie des deux plus anciens réacteurs nucléaires du pays, Doel 1 et Doel 2, ont indiqué dans la soirée les services du Premier ministre Charles Michel. Ce n’est pas une surprise, le principe de cette prolongation ayant déjà été décidé par le gouvernement Michel fin 2014. Electrabel ne devra plus à la Belgique 550 millions par an, mais bien 34% du bénéfice enregistré.

"Le Premier ministre Charles Michel, la ministre de l'Energie Marie-Christine Marghem, ainsi que les représentants du groupe Engie et d'Electrabel présenteront ce mardi 1er décembre à 09h00 le contenu de la convention conclue pour la prolongation des réacteurs de Doel 1 et 2 dans le but d'assurer la sécurité d'approvisionnement énergétique de la Belgique", a indiqué dans un bref communiqué le porte-parole de M. Michel.


Arrêté en février après avoir vécu 40 ans

Le réacteur de Doel 1, d'une puissance de 433 MW et situé à 25 km d'Anvers, avait été mis à l'arrêt le 15 février après 40 ans de services, conformément à la loi de 2002 prévoyant la sortie progressive du nucléaire en Belgique entre 2015 et 2025. Son jumeau Doel 2, également d'une puissance de 433 MW, est à l'arrêt pour entretien, en principe jusqu'au 15 décembre.

Selon la loi, le gouvernement et les opérateurs des centrales avaient jusqu'au 30 novembre pour s'entendre sur les conditions de la prolongation des deux réacteurs, qui représentent ensemble environ un sixième de la production du parc nucléaire belge.


Qu’a concédé le gouvernement à Electrabel ?

Les dernières discussions entre le gouvernement et Electrabel portaient sur les conditions financières d'une prolongation de 10 ans des deux réacteurs, soit jusqu'en 2025. Electrabel/Engie se refusait à consentir aux investissements nécessaires à une augmentation de leur durée de vie sans garantie de l'Etat sur leur rentabilité. Le groupe belge et sa maison mère française souhaitaient donc notamment une réduction de la taxe annuelle sur le nucléaire, actuellement de 550 millions d'euros. Finalement, l'Etat pourra désormais compter encore sur un montant minimum dans le calcul de la contribution sur la répartition nucléaire. Mais c'est une formule "variable" qui est désormais bien prévue, à partir de 2017. Elle permet de calculer le montant exigé à hauteur de 34% du bénéfice, en faisant valoir un montant minimum garanti à hauteur de 150 millions d'euros. Ce montant minimum constitue un élément nouveau par rapport à ce qui avait été négocié au mois de juillet. Il permettra d'assurer une certaine sécurité budgétaire pour l'Etat. De 550 millions d'euros en 2012, on passera cependant à 150 millions d'euros en 2017, 2018 et 2019, à charge ensuite de la CREG de recalculer le montant minimum garanti.


Un investissement en Belgique, donc création d'emplois

Face à cette situation, Engie, le principal énergéticien présent en Belgique, annonce 4,3 milliards d'euros d'investissements dans le pays dans les 10 prochaines années. Ils visent à garantir la sécurité d'approvisionnement, préparent le basculement dans la "transition énergétique" et sont annonceurs d'emplois, de formation et d'investissements dans la recherche et le développement.

 

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