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102 passagers partis en avion samedi de Bruxelles pour Madère ne sont arrivés que... mardi soir

Les vents violents qui balayent l'île de Madère empêchaient les avions de décoller ou d'atterrir à l'aéroport de Funchal.  De samedi à mardi, 102 passagers belges sont donc restés bloqués à Fuerteventura, un archipel des Canaries. "Il s’agit d’une situation vraiment exceptionnelle et avec un tel impact pour les voyageurs", a déclaré le tour-opérateur TUI qui a ajouté que la compagnie faisait tout ce qui était en son pouvoir pour acheminer les passagers vers leur destination aussi vite que possible. Ceux-ci sont finalement arrivés à Funchal mardi soir.

Ces vacances avec son ami, Sarah (prénom d'emprunt) les attendait depuis des mois. Mais le rêve n'est pas vraiment au rendez-vous pour la Bruxelloise. Sa maman nous a décrit la situation via le bouton orange Alertez-nous: "La semaine de vacances tourne au cauchemar. Cela fait 72 heures qu'ils sont partis de Bruxelles, ils ne sont toujours nulle part!"

En effet, le vol TB6833 a décollé de Bruxelles samedi à 13h45 et les passagers ne sont arrivés que... mardi soir. L'avion n'a pas pu atterrir à Funchal (Madère) en raison des vents violents et les vacanciers sont bloqués à Fuerteventura aux îles Canaries depuis. Mais ils n'ont pas vraiment eu l'occasion d'y faire du tourisme.

"On les a logés dans un hôtel à une heure de route. Le lendemain, ils ont dû se lever à 6h du matin, on les a fait poireauter jusque 12h avant de décoller ... et de refaire demi-tour, explique la maman. Une deuxième nuit dans le moche hôtel avec une heure de bus en prime, avec la promesse que lundi après-midi, ce serait bon. On les a re-trimballés en bus, et une fois dans l'avion, non, finalement, on n'y va pas. J'ai eu ma fille au téléphone: les nerfs lâchent."


Plusieurs essais... sans succès

La nuit de lundi à mardi, ils ont été logés dans un plus bel établissement mais depuis samedi, ils passaient toutes leurs journées entre l'hôtel, le bus, l'aéroport et l'avion. En effet, chaque jour, ils embarquaient et après une heure de vol, le pilote tentait d'atterrir sur l'île de Madère, mais sans succès jusqu'à mardi soir.

Eric Thille et sa femme Evelyne ont déjà fait de nombreux voyages et c'est la première fois qu'ils sont confrontés à cette situation. Le Bruxellois de 58 ans déplorait ces tentatives d'atterrissage à chaque fois avortées, alors que d'autre avions, eux parvenaient à se poser. "Estimant qu'il y avait trop de vent, le pilote a fait demi-tour, alors que des avions atterrissaient malgré tout, notre pilote ne voulait pas", racontait-il.


TUI réagit: "Nous n’avons aucune prise sur de tels phénomènes naturels exceptionnels"

"Il s’agit d’une situation vraiment exceptionnelle et avec un tel impact pour les voyageurs. Des dizaines d’autres vols ont également été affectés par ces conditions météorologiques à l’aéroport de Funchal. Nos équipes font tout ce qui est en leur pouvoir pour acheminer les passagers vers leur destination (Funchal ou Bruxelles), aussi vite que possible et en toute sécurité. Notre compagnie est tout à fait consciente que cette situation est extrêmement désagréable pour les passagers et que ce n’est pas de cette façon qu’ils désiraient commencer leurs vacances. Malheureusement, nous n’avons aucune prise sur de tels phénomènes naturels exceptionnels. La sécurité des passagers est notre première priorité", a expliqué Florence Bruyère, la porte-parole de TUI.


"Niveau communication, c'est nul"

Eric et Evelyne gardaient espoir de débuter leurs vacances ce soir avant un retour samedi, mais la moitié de leur voyage est déjà passé à la trappe. Le Bruxellois se posait de sérieuses questions concernant la prise en charge des passagers lésés par Tui. "Personne ne se déplace de cette agence. Au niveau communication, c'est nul", déplorait-il. Les passagers bloqués ont seulement pu voir des agents locaux du tour opérateur qui leur ont donné les mêmes infos que celles qu'ils recevaient par SMS depuis la Belgique: "On réessaye demain", ou "on viendra vous chercher à telle heure"...

Parmi les passagers, "c'est un ras-le-bol général", constatait-il. Voilà pourquoi certains décidaient de rentrer ou de prendre un vol pour tenter de profiter un peu de leurs vacances. "Je crois que TUI n'attend que ça: que les gens se découragent et prennent un vol de leur propre initiative et comme ça, ils sont débarrassés de ces clients-là", déclarait-il.


"On nous trimballe comme des pigeons"

Il regrettait le temps perdu depuis samedi, sur une île où ils n'ont même pas eu l'occasion de faire de tourisme, alors qu'il avait réservé des petits hôtels charmants "sur une île verdoyante". "On nous trimballe comme des pigeons voyageurs qu'on met dans un car et qu'on transporte dans un hôtel, puis un aéroport, puis on change d'hôtel, on nous met dans des grandes suites dont on n'a rien à foutre", déclarait-il.

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