Attentats à Bruxelles: quels sont les impacts économiques potentiels du terrorisme ?

Les impacts économiques sont très divers. Il y a d'abord bien sûr les coûts de la destruction des vies: 30 personnes au moins, le cout des secours et des soins : 2010 blessés, ça se chiffre en centaines de milliers d'euros. Deuxièmement, il y a la restauration des infrastructures concernées: le métro et l'aéroport... Des frais directs qu'on peut évaluer à plusieurs dizaines de millions d'euros. Troisièmement, il va y avoir une baisse de productivité cette semaine, mais aussi dans les prochains mois en raison des problèmes de mobilité et des mesures de sécurité qui vont devoir être prises et qui vont ralentir les travailleurs et entreprises. Cela risque d'avoir un petit impact sur notre croissance.

Il faut aussi prendre en compte le cout de protection des biens de l'espace public. Le coût des mesures de contre terrorisme, c'est la conséquence potentielle pour le budget de l'État et donc indirectement pour nous. La France vient par exemple d'y consacrer 600 millions d'euros dans son budget.

Un climat d'incertitude

Autre type de coût engendré par ces attentats: la perte de confiance des entreprises et des ménages. On peut parler d'un drame national et ça génère une certaine incertitude. On peut s'interroger sur l'impact de cette incertitude sur la consommation et les investissements.

Autre impact négatif sur l'économie: le tourisme privé et d'affaire. De nombreuses personnes risquent de ne pas dépenser leur argent pour venir visiter nos musées, nos bâtiments Art déco, notre patrimoine culturel et brassicole... Bref, Bruxelles risque une fois de plus de payer le prix fort de ce qu'il vient de se passer. Et pas seulement Bruxelles d'ailleurs, d'autres lieux touristiques en Belgique aussi.

À ce stade, on ne peut pas encore avancer de chiffre précis, il faudra attendre quelques semaines. Mais ce qu'on sait, c'est que les attentats de Paris du 13 novembre auraient couté deux milliards d'euros de manque à gagner pour l'économie française. Si on fait un calcul approximatif, on se rend compte que ça représente 0.1% du PIB. Il est probable que ça soit la même chose chez nous, soit à peu près un demi-milliard de pertes potentielles de croissance économique pour 2016.

Pour l'instant, les marchés financiers semblent bien réagir

Hier, il n'y a pas eu d'impact boursier négatif. Les investisseurs ont apparemment jugé que les retombées des attentats pour la bourse seraient minimes. Ils ont suivi en cela de bonnes nouvelles concernant l'activité économique européenne qui ont été publiées hier. Alors, croisons les doigts pour que cette confiance ne soit pas entamée par les attentats, et qu'à la douleur de tous ne s'ajoutent pas aussi des conséquences économiques.