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Ca y est, le gouvernement va taxer l'économie collaborative: comment va-t-il s'y prendre?

L’économie collaborative est née sur le web et a connu rapidement un grand succès. Le gouvernement fédéral souhaite aujourd’hui taxer cette économie de partage… Reste à savoir quel taux sera appliqué.

Tondre la pelouse pour un autre particulier, échanger ses compétences contre un peu d’argent, c’est le concept de ListMinut, une start-up bien ancrée dans l’économie collaborative. De petites prestations qui tombent actuellement dans une zone grise pour le fisc. A l’avenir, elles bénéficieront d’une imposition avantageuse.


"Trois ans qu’on demande d’avoir un cadre clair et transparent"

"Ca fait trois ans qu’on a créé la société, ça fait trois ans qu’on demande d’avoir un cadre clair et transparent", explique Jonathan Schockaert, co-fondateur de ListMinut. "Ce qu’il y a, c’est qu’on dit qu’on doit "taxer l’économie collaborative aujourd’hui, mais elle l’est déjà. Les gens doivent déclarer leurs revenus, ils ont imposés à un taux de 33% minimum. Aujourd’hui, le gouvernement souhaite même offrir un cadre plus avantageux, donc c’est clairement quelque chose qu’on soutient énormément."


Quel sera le taux de cette imposition?

Une question reste en suspens pour le moment : quel sera le taux de cette imposition spécifique. Le gouvernement s’engage à ce qu’il reste bas pour des prestations occasionnelles. Par contre, au-delà d’un certain seuil, la taxation compète serait à nouveau appliquée.

"Si le taux est trop élevé, il va décourager les Belges", analyse Bruno Wattenbergh, expert en économie. "On sait que les Belges ont tendance à l’amnésie fiscale ! Si le taux est trop bas, il va concurrencer l’économie classique. Donc, on s’attend à avoir un taux entre les 33% des prestations telles qu’on peut les déclarer dans sa déclaration fiscale et peut être 10 ou 15%".

Plusieurs aspects de cette loi doivent donc encore être définis. Mais le gouvernement souhaiterait que cette imposition soit réalisée à la source par la plateforme de mise en relation. Le service web ponctionnerait en plus de sa commission un montant dédié au fisc, avant de payer la somme due à l’internaute. De quoi compliquer le travail des start-ups.


Une complexité administrative en plus?

"La crainte aujourd’hui, c’est que ce soit complexe administrativement", souligne Mathieu Gillet, directeur financier du site "menu next door". "Mais on espère qu’on aura des contacts rapides avec soit l’administration, soit le cabinet pour mettre en place quelque chose de facile et d’électronique pour nous aussi."

Selon les estimations du contrôle budgétaire cette nouvelle taxe sur l’économie collaborative devrait rapporter 20 millions d’euros chaque année.

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