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Échanger ses jours de congé contre de l’argent: une bonne solution ?

Ce jeudi matin dans la séquence BEL RTL Eco, Bruno Wattenbergh a parlé d’échanger ses congés contre de l’argent.

Une polémique a vu le jour mercredi sur la possibilité de ne pas prendre ses congés, de les économiser, voire de se les faire payer.

Comme nombre de pays développés avec une main d’œuvre coûteuse, la Belgique tente de flexibiliser son marché du travail. Pour par exemple travailler plus quand il y a des commandes, et moins lorsqu’elles sont faibles. C’est le principe de la loi Peeters. Et celui-ci a donné 6 mois aux partenaires sociaux pour proposer un système d'épargne carrière.

Mais mercredi, SD WORX est allé un pas plus loin, devançant les partenaires sociaux.

À partir du mois prochain, leurs travailleurs du groupe social pourront renoncer à leurs jours de congés extralégaux, pour les prendre plus tard dans leur carrière et ils pourront également choisir de les échanger contre une rémunération.


Mais est-ce légal de ne pas prendre ses congés ?

Oui, si cela concerne uniquement les congés extra-légaux. Il est obligatoire de prendre ses congés légaux dans l’année. Par contre, dans la plupart des entreprises, il est permis de reporter quelques jours de congés extra-légaux sur l’année suivante. Cela offre à l’entreprise et à ses travailleurs un peu plus de flexibilité.

Mais ici, l’entreprise propose carrément de reporter tous les congés légaux, de les capitaliser pour, par exemple, les prendre en fin de carrière ou les transformer en rémunération. En pratique, les deux parties, travailleurs et employeurs font ce qu’elles veulent dans ce domaine, c’est ce qu’on appelle la loi des parties.


Est-ce une bonne solution ?

Il y a du pour et du contre. C’est positif de pouvoir économiser des jours de congés pour par exemple faire un jour un grand voyage. D’autant plus que le compte carrière est indexé. C’est positif de se les faire payer quand on a besoin de sous parce que l’on a acheté une maison, parce qu’on rénove ou que sais-je. Et en cas de départ, on se le fait payer, parce que, malheureusement, ce compte n’est pas transférable.

Il existe par contre deux inconvénients. Le premier, c’est que cela risque d’encourager les gens à travailler plus qu’ils ne peuvent le supporter. L’entreprise qui pratique ce système doit donc absolument mettre en œuvre ses mesures de préventions du burn-out. Le deuxième inconvénient, c’est que cette mesure est plus facilement applicable dans une grande entreprise où des dizaines de personnes font le même job, que dans une petite entreprise où quand une personne part longtemps en vacances, personne ne peut faire son boulot. Toutes les mesures de ce type contribuent en pratique à créer un marché de l’emploi à deux vitesses.

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