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Enfin une véritable réforme fiscale? "Il faut arrêter les bricolages budgétaires"

Bruno Wattenbergh parlait de la réforme fiscale ce matin dans Bel RTL Eco. Chaque jour, le journaliste présence sa chronique économie et entreprises en compagnie de Thomas Van Hamme.

Après quelques mesures plutôt dogmatiques le gouvernement fédéral s’attaque à la réforme en profondeur de la fiscalité. Le journaliste Bruno Wattenbergh proposait d’en parler ce matin dans Bel RTL Eco, questionné par Thomas Van Hamme.

Le gouvernement fédéral aurait confié à quelques experts la mission de plancher sur une réforme fiscale. A quoi doit-on s’attendre ?

Les attentes sont immenses et variées. D’abord trouver pour mars 2015 une manière efficace et juste de récolter 4 à 5 milliards d’euros sur quelques années pour équilibrer le budget. Et bien sûr, réformer sans se mettre en porte-à-faux par rapport à une déclaration gouvernementale fort à droite.

Ensuite, clarifier une fiscalité extrêmement complexe. A force d’essayer de favoriser ou ponctionner des catégories ou sous-catégories fiscales, on est arrivé à un mécanisme tellement complexe qu’il ne favorise que ceux qui peuvent se payer de l’ingénierie fiscale.

Enfin, quitter la logique purement budgétaire pour proposer une fiscalité qui alimente un vrai projet de société, comme une taxation motivante pour ceux qui travaillent, encourageante pour ceux qui entreprennent, qui répartit plus justement l’effort entre les belges ... qui en ont assez de ces budgets qui donnent l’impression que le seul objectif est d’arriver à l’équilibre. Un budget doit aussi refléter le projet politique, avec des choix et des objectifs clairs !

C’est une fois de plus la rengaine sur le passage d’une fiscalité sur le travail à une fiscalité sur le capital ?

Non, c’est beaucoup plus que cela ! Comme l’a rappelé récemment un expert de la Commission européenne, fiscalité sur le travail et sur le capital, sont deux "catégories vagues et vastes, qui ne permettent pas nécessairement un débat fécond". Il faut arrêter les bricolages budgétaires, travailler sur des granularités plus subtiles et surtout, surtout prendre des mesures fiscales qui ont un impact sur la croissance économique. Comme l’augmentation du salaire poche.


Mais quelles sont les marges de manœuvre ?

Faibles ... c’est une sorte de quadrature du cercle que va devoir inventer le gouvernement fédéral. Il va falloir préserver les bas revenus pour prévenir une révolution sociale et préserver la consommation. Plus que probablement aller taxer les hauts revenus, par exemple en restaurant le taux à 52% abandonné par Didier Reynders à l’époque. Sans doute un déplacement aussi des curseurs de la TVA. Et puis il faudrait sans doute aussi quitter l’hypocrisie de la fiscalité sur l’épargne, qui, en l’absence de cadastre des comptes, permet de disposer de plusieurs comptes à fiscalité réduite en opposition totale avec l’esprit de la législation fiscale en vigueur.

Quelles conclusions tirer de cette réforme qui s’annonce ?

Qu’elle va être très délicate à négocier à cause du VLD qui se cherche entre NVA et CD&V et qui risque d’être le plus réticent à toute mesure touchant à l’imposition des riches et des classes moyennes ? Qu’elle va devoir enfin faire des choix refusés depuis 10 ans par les gouvernements successifs ... ? Bref je suis impatient de commenter l’accouchement !

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