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L'un des plats les plus emblématiques de la Belgique en voie de disparition: "Ça devient presque le prix du caviar"

Les crevettes grises sont en train de devenir un produit de luxe, car les prix s'envolent. Les crevettes décortiquées coûtent entre 40 et 60 € le kilo. Conséquence: certains restaurateurs songent à retirer les plats avec des crevettes de leur carte. Martin Vachiery et Xavier Gérard livrent leur reportage dans le centre de Bruxelles pour le RTLINFO 13H.

Le marché aux poissons de Bruxelles est un rendez-vous incontournable pour les amateurs des produits de la mer. Mais l’un des plats les plus emblématiques du pays est désormais en voie de disparition. La plupart des restaurateurs ont retiré la tomate crevette de leur carte, à cause de la flambée des prix du crustacé.


"Ça devient presque le prix du caviar"

"Il y a cinq ans, c’était, on va dire, 150 grammes, ça revenait à plus ou moins 15 euros, maintenant, il faut compter 25 euros. Pour les gens, c’est une entrée à 25 euros, est-ce qu’ils vont encore donner ce prix-là… C’est comme les caricoles, tout le monde mangeait ça comme ça, à la fourchette, maintenant ça devient presque le prix du caviar", explique Kevin Van Cauwelaert, propriétaire du restaurant "Les crustacés".

"Nous, on préfère pas trop en vendre"

En avril 2012, la crevette grise entière s’achetait environ 6€ le kilo à la criée, l’année dernière elle était à 10€, cette année elle frôle les 12€. Les prix ont donc doublé en 5 ans. Pour les restaurateurs ou les particuliers, les prix vont de 40 à 50€ le kg… alors pour faire des économies, certains chefs décortiquent eux-mêmes les crevettes. "Nous, on préfère pas trop en vendre, plutôt vendre des croquettes de crevettes, où la mise en place est plus facile à faire, que de commencer à devoir éplucher à la minute", ajoute le restaurateur.



"Avant c'était un produit de pauvres"

Chez ce traiteur-poissonnier, il faut désormais compter 85€ pour 1kg de crevettes, soit plus de 8€ la petite portion… une addition salée. "Avant, les crevettes étaient un produit de pauvres, les pêcheurs les mangeaient, les ouvriers les mangeaient, elles étaient presque méprisées, aujourd'hui, c’est devenu presque un produit de luxe", dit Erik, un client.

"Le Belge aime les crevettes grises, donc on doit lui en fournir"

Pourtant, pas question pour Mathieu, le chef poissonnier, de se passer d’un produit d’une telle qualité. "On préfère, nous, peut-être faire un peu moins de marge, mais garder des prix comme ça, parce qu’on en revient toujours au même point : le Belge aime les crevettes grises, donc on doit lui en fournir, et pas l’en priver", estime Mathieu Mallet, Chef poissonnier chez François.

Si la tendance des années précédentes se confirme, le prix des crevettes pourraient légèrement baisser jusqu’à la rentrée… avant de s’envoler à nouveau au moment des fêtes de fin d’année.

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