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La Belgique est mauvaise en commerce en ligne: plus de 8.000 emplois gaspillés

Ce matin dans le Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh a parlé du commerce en ligne et a répondu à cette question « Est-ce que le commerçant belge est un mauvais élève en matière de commerce en ligne ?

Oui sans nul doute ! Selon la fédération du commerce COMEOS, qui représente plutôt de grandes enseignes, mais aussi quelques fédérations de petits commerces, le peu d’initiative en matière d’E-Commerce des commerçants belges leur fait perdre 2,4 milliards d’€ en matière de chiffre d’affaire, c’est râlant bien sûr, d’autant plus que cela représenterait environ plus de 8.000 emplois potentiels.


Comment est-ce possible ?

Et bien si les Belges achètent de plus en plus en ligne, 30% seulement d’entre eux le font sur des sites vraiment belges, des sites où la valeur ajoutée est majoritairement localisée en Belgique. Sans même parfois le savoir !

Est-ce que cela veut dire que si j’achète sur un site ".be", ce n’est pas nécessairement un site localisé en Belgique ?

Malheureusement oui! Plus de 15% des domaines .be sont par exemple redirigés vers des opérateurs commerciaux localisés aux Pays-Bas.


Cela veut donc dire que les Belges achètent en masse à l’étranger ?

Oui, si 30% des Belges achètent local, aux Pays-Bas, ce chiffre s'élève à 72%. En Allemagne à 59% et en France à 51%. Notre Belge est donc logiquement un client fidèle de sites étrangers, effectuant 20% de ses achats sur des sites français, 18,5% sur des néerlandais et 12,5% sur des allemands.


Une faiblesse d’autant plus regrettable que le commerce en ligne exploserait en Belgique comme ailleurs ?

Pour vous donner une idée, le chiffre d'affaires du commerce en ligne, représente un peu plus de 5 milliards et demi d'€ et il a progressé de plus de 15% l’année passée. 6,4% du chiffre d’affaires commercial belge est aujourd’hui réalisé sur le net.


Est-ce que cela représente une menace pour le commerce classique ?

Non, en tous cas pas vraiment pour les grandes marques qui combinent astucieusement magasins physiques et virtuels. 86% des clients en ligne privilégient des sites dont le nom leur est déjà familier et un magasin physique inspire la confiance. Par contre il y a un vrai risque pour les petites et moyennes enseignes de se faire chiper du chiffre d’affaires soit par les grands joueurs belges ou par ceux qui opèrent de chez nos voisins.


Quelles sont les causes et quelles pourraient être les solutions pour pousser les Belges à acheter local en ligne ?

Petit pays, plusieurs langues, de grands voisins avec de grandes marques, un coût salarial plus élevé, des législations qui ne favorisent pas la logistique de nuit, une rigidité du marché du travail, des facteurs objectifs et mesurables expliquent cette faiblesse de notre E-Commerce. Des points à l’agenda du gouvernement fédéral. Mais cela ne devrait pas empêcher les régions, qui ont la compétence de la stimulation du tissu économique, de lancer des campagnes de sensibilisation et de soutien à la création d’activités marchandes virtuelles à destination des petites et moyennes enseignes commerciales.

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