La dette mondiale atteint des plafonds ASTRONOMIQUES: "Tout le monde s’endette, où est le problème?"

A combien se monte cette dette mondiale?

Eh bien cette dette mondiale atteint aujourd’hui des montants qui crèvent tous les plafonds historiques: 152.000 milliards de $. Alors bien sûr, ce chiffre ne vous dit sans doute rien, mais cela représente 225% de la valeur de l’économie mondiale, plus du double. Et cela inquiète le Fonds Monétaire International.

Vous parlez de dette publique, des Etats? Ou de dette privée des ménages?

Des deux! Les deux tiers de cette dette immense proviennent du secteur privé, le solde de la dette publique.

Pourquoi une telle explosion?

A cause des taux d’intérêt au plancher provoqués par les politiques monétaires des banques centrales. États, entreprises et ménages peuvent emprunter facilement à des taux négatifs ou à des taux très bas. Résultat: tout le monde s’endette.

Mais c’était l’objectif de ces injections! Où est le problème alors?

Eh bien d’abord parce que cela n’a pas relancé l’économie. Maintenant, pour rester honnête, personne ne sait non plus où serait l’économie mondiale sans ces injections de cash. Autre problème, si la majorité de cette dette est localisée dans les pays les plus riches, des pays plus instables, comme la Chine par exemple, ont beaucoup emprunté ces dernières années. Même les pays les plus pauvres ont augmenté leur endettement ces dernières années. Enfin, ces dettes alimentent aussi les bilans des banques, en les fragilisant. Mais les deux questions les plus perturbantes sont les suivantes. Premièrement, la première fonction d’un crédit, d’une dette, c’est d’être remboursé. Mais comment rembourser une dette qui représente deux fois l’économie mondiale. Deuxièmement, que va-t-il se passer si les taux d’intérêt remontent, surtout s’ils remontent plus vite que la croissance? Les dettes vont devenir de plus en plus importantes et sans doute entraîner des défaillances en série.

Mais alors que recommande le FMI?

Il plaide pour une gouvernance économique mondiale. Mais aussi pour que les Etats continuent à réformer le secteur bancaire, l’alléger pour diminuer le risque de défaillance en série. Il y a quelques années le FMI pouvait donner des ordres aux Etats, en échange de ses injections de cash. Mais puisqu’aujourd’hui, tout le monde a plein de cash à crédit, difficile pour cette vénérable institution de faire autre chose que tirer la sonnette d’alarme.