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Le groupe Total reprend le fournisseur d'énergie Lampiris, ont confirmé les deux sociétés. Le géant pétrolier assure que cette acquisition n'entraînera "aucune suppression d'emploi" et n'aura "aucune incidences sur les clients et les fournisseurs des deux entreprises".
Le géant pétrolier Total a annoncé avoir racheté Lampiris, le troisième fournisseur du marché belge d'électricité et de gaz, pour un montant situé entre 150 et 200 millions, selon une porte-parole du groupe français interrogée par l'AFP.
"Cet accord reste soumis à l’approbation des autorités compétentes en matière de régulation de marché et de concurrence", ont indiqué les deux sociétés dans un communiqué.
Elles assurent également que cette acquisition n'entraînera "aucune suppression d'emploi" et n'aura "aucune incidences sur les clients et les fournisseurs des deux entreprises". Lampiris, propriété jusqu'alors de Bruno Venanzi, le président du Standard, restera basée à Liège et pour ses clients, les contrats restent valables.
Pour quelles ambitions ?
Total se lance ainsi sur le marché de la vente de gaz et d'électricité aux particuliers. Une société qui était déjà concernée par le marché de la vente aux industries et PME depuis 2013 en Belgique. Le géant pétrolier dit avoir l'ambition de profiter de Lampiris pour étendre cette activité dans les pays limitrophes, et notamment en France. De son côté Lampiris, créée en 2003 par Bruno Venanzi et Bruno Vanderschueren ne devrait pas changer de nom.
Lampiris, fournisseur indépendant de gaz, d'électricité verte et de services énergétiques, est actif sur le marché belge de l'énergie depuis 2005 et, fournit aujourd'hui plus d'un million de compteurs (850.000 en Belgique et 200.000 en France). Elle reste le troisième fournisseur du pays, derrière Electrabel et EDF Luminus.
Déjà propriétaire du fabricant américain de panneaux et de centrales solaires SunPower, Total avait par ailleurs annoncé début mai se lancer dans le stockage de l'électricité en rachetant pour 950 millions d'euros le spécialiste français des batteries Saft.
Notre expert en économie, Bruno Wattenbergh, est revenu sur ce rachat et explique ce que cet accord entre Total et Lampiris va provoquer sur le marché belge d'électricité et de gaz, à commencer par le volet emploi.
"Ça ne va rien changer du tout car une des conditions mises sur pied par la société régionale d’investissements wallonne (SRIW), pour que Lampiris puisse céder 100% de ses parts, était liée au maintien de l’emploi", détaille-t-il.
En quoi est-ce le bon moment pour Lampiris de revendre ses parts ?
"Le problème dans ce secteur est que les marges ont relativement fondu. Pourquoi ? Car on est dans une configuration dans laquelle les prix de l’énergie ont fondu. Dans ce contexte, ce n’était pas un business si juteux que ça pour Lampiris qui était dans une situation financière, pas difficile, mais un peu dans le rouge. À présent, ils vont pouvoir compter sur une capacité d’investissement d’un très gros groupe puisqu’il s’agit de Total, un des grands pétroliers mondiaux, qui veut s’imposer dans le secteur de l’entreprise liégeoise (marché de la vente de gaz et d'électricité aux particuliers)."
Quelles retombées pour la société belge ?
"Lampiris va pouvoir profiter de synergies à plein de niveaux (technologiques, distribution, production) et du capital pour continuer à croitre. Même si, sur les trois prochaines années, ça ne changera rien pour l’entreprise liégeoise."
Quel est l’intérêt pour le groupe Total ?
"Continuer à se diversifier et ne pas mettre ses œufs dans le même panier. Cela fait quelques années qu’ils s’étaient diversifiés dans d’autres sources d’énergie que les fossiles. Ici, ils ont la possibilité de pouvoir rentrer chez un opérateur en Belgique. Ils étaient déjà très bons dans la vente du gaz et d’électricité pour les professionnels. Mais, maintenant ils se retrouvent sur un réseau de distribution en Belgique avec des particuliers et Lampiris a là d’excellents chiffres au niveau du nombre de clients."
Lampiris peut-elle s’accroitre davantage suite à ce rachat ?
"Lampiris va avoir les moyens de ses ambitions et avec un coup de pouce financier, il pourrait encore grandir, en investissant et en acquérant des parts de marché. L’autre question : que va-t-il se passer en France : est-ce que Lampiris va devoir céder ses clients français à Total ?"
