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Les banques belges ont encore besoin d'argent

La Banque Nationale a décidé hier en fin de journée d’imposer à plusieurs de nos banques de renforcer leurs capitaux. Où est le problème et où est la solution?

Plusieurs banques belges vont devoir consolider, renforcer leur capital ... Pourquoi ?

Parce que notre Banque Nationale, considère que ces banques sont "systémique". Qu’elles présentent un "risque financier systémique", c-à-d qu’en cas de défaillance de ces banques, notre économie pourrait être affectée, et pas seulement quelques entreprises ou quelques ménages, comme lors de la défaillance d’une entreprise normale.


Pourquoi est-ce que la Banque Nationale se saisit de ce dossier ?

C’est son rôle. La BNB est ce qu’on appelle une autorité macroprudentielle, c’est-à-dire une autorité qui surveille et prévient les risques macroéconomique qui pourraient être provoqués par des banques ou des compagnies d’assurance. La Banque Nationale examine donc avec attention l'évolution des risques et des vulnérabilités de chacun des acteurs du secteur financier belge, en ce y compris les compagnies d’assurance. Une politique macroprudentielle qui s'effectue en étroite collaboration avec les institutions européennes, l’Autorité bancaire européenne, le comité européen du risque systémique et la Commission européenne.

Huit banques belges sont concernées ... qui sont-elles ?

Les plus grandes, BNP Paribas Fortis, KBC Group, ING Belgique et Belfius. Et des plus petites comme Axa Banque Europe, Argenta, Euroclear et Bank of New York Mellon.


Que devront faire ces banques systémiques ?

Et bien, à partir du 1er janvier prochain, elle devront avoir renforcé ce qu’on appelle leurs fonds propres. La partie de capital propre de leur bilan. Cet argent que l’on ne peut pas prêter, mais au contraire garder en cas de défaillance. Notre Banque Nationale exige des surcharges progressives de fonds propres de 0,75% à 1,5% étalées sur une période de 3 ans à compter du 1er janvier 2016.


Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

Cela dépend. Pour les consommateurs, les épargnants, c’est une bonne nouvelle, cela confirme que les autorités belges et européennes, qui gèrent le risque prudentiel sont bien présentes, surveillent les banques, les scrutent, comme elles auraient du le faire avant la crise, pour éviter celles-ci. Pour les banques, ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle puisqu’elles vont devoir, soit diminuer chercher de nouveaux capitaux sur les marchés, soit diminuer les dividendes payés aux actionnaires, ce qui va probablement arriver. L’effort ne paraît en tous cas pas surhumain.


Est-ce que cela veut dire que nos banques vont mal ... ou pas très bien ?

Non. Leur rentabilité a continué à s'améliorer au cours de ces derniers trimestres, grâce notamment aux hausses des revenus de commissions, aux plus-values latentes sur les actifs financiers et d'un niveau historiquement bas de coûts de financement. Le hic, c’est que la plupart de ces facteurs devraient s'estomper dans les années à venir. Enfin, la faiblesse des taux d’intérêt pèse aussi sur leur rentabilité.

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