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"La Bulgarie est une destination-phare qui est l'équivalent budgétaire de la Tunisie"
L’annulation par Thomas Cook (leader des tour opérateurs en Belgique) de toute réservation pour la Tunisie jusqu’en mai 2017 n’a pas arrangé les choses. Les agences de voyages cherchent de nouvelles alternatives pour compenser l’absence de ce pays qui attiraient autrefois des milliers de Belges. "Les gens qui veulent partir au Maghreb, on leur propose le Maroc car les pouvoirs publics n’ont pas décrété une interdiction. Nous avons la Bulgarie, c’est une destination-phare qui est l’équivalent budgétaire de la Tunisie. Les clients savent que c’est un pays européen et qu’il n’y a ni risques politiques ni attentats" nous raconte Cathy, conseillère dans une agence de voyage.
Le Portugal cartonne
La Turquie est une autre destination à succès en recul. Avec la crise des migrants et les récents attentats survenus dans le pays, les Belges sont de plus en plus réticents à l’idée de partir sur ses plages. En mars, le taux de réservation était en baisse d’environ 10% selon Jeert Raes, le vice-président de l’association des tour-opérateurs belges. Nous lui avons demandé un TOP 3 des pays qui enregistraient les plus fortes baisses et de ceux qui, au contraire, connaissaient la meilleure hausse. "La Tunisie en premier, suivi de l’Egypte et de la Grèce, ces destinations n’ont plus la cote. A l’inverse, le Portugal, l’Espagne et l’Italie ont regagné l’attention du consommateur. Le Portugal a déjà quasiment atteint sa capacité d’accueil dans ses hôtels", nous a-t-il répondu.
"Un développement important du caravaning et du camping vers la France"
La crainte des voyagistes est qu’un grand nombre se tourne vers des destinations plus proches encore. "Avant, on avait les pays du Maghreb, c’était du tourisme bon marché avec d’excellentes prestations mais les Belges ne retrouvent pas l’équivalent budgétaire aujourd’hui, on prévoit un départ important vers les côtes françaises cet été" déplore Jean-Michel Lasembrouck, membre de la fédération des agences de voyages. Et ceux qui partent vers la France, le font évidemment souvent sans passer par une agence. "Il y a une déviation du tourisme belge (familles nombreuses, classes moyennes) vers les pays limitrophes comme la France par exemple avec un développement important du caravaning et du camping" s’inquiète le secrétaire politique du syndicat des indépendants, Jean François Dondelet.
Etendre les mesures d'aide aux agences de voyage
Le SDI réclame d’urgence l’extension des mesures de soutien pour le tourisme bruxellois aux agences de voyages confrontées à des difficultés de réservation. Ces mesures sont notamment des facilités en terme de chômage temporaire ainsi que des reports de cotisations. Néanmoins, le syndicat des indépendants estime ces mesures insuffisantes. "Ces mesures de reports des cotisations patronales et de la TVA sur plusieurs trimestres, faut bien se douter qu’un moment donné il faudra les payer, et ça peut créer un plus gros déficit par la suite (...) Il faut une exonération pure et simple pour répondre aux problèmes que rencontrent les agences de voyage", dit Jean-François Dondelet.
Pour répondre à cette problématique soulevée par le SDI, la ministère en charge des indépendants et des PME nous a déclaré: "Il y a déjà des mesures qui ont été prise sur des dispenses de cotisations des entreprises traversant des difficultés financières. Avec les récents évènements, nous avons accéléré le processus de dispense des cotisations fiscales pour répondre plus rapidement aux besoins des entreprises. La procédure étant très longue auparavant (jusqu’à 1 an), nous avons simplifié les procédures pour que l’entreprise puisse prouver plus rapidement qu’elle a subi une perte économique."
"Les Belges ne peuvent rester enfermés entre quatre murs"
Les agences de voyage cherchent des solutions comme compenser une partie des pertes "avec des voyages longs courrier, comme le Japon et les pays asiatiques. Par exemple, pour dix voyage au Maroc de perdu, on essaie de compenser avec un voyage long courrier comme l’Inde ou le Japon" nous confie le SDI.
Pour l'heure, agences de voyages et tours opérateurs observent de près les évènements sur le bassin méditerranéen. Cathy, notre voyagiste, elle, veut rester positive: "Pour le moment, on prend notre mal en patience, on a conscience que le gouvernement a des choses plus importantes à gérer comme la sécurité du pays et la lutte contre le terrorisme. Nous continuons à "cocooner" nos clients. On est là pour donner du plaisir, les Belges ne peuvent rester enfermés entre quatre murs, le pays et ses habitants doivent continuer à vivre et partir en vacances."
