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Les Belges risquent de payer deux fois le Brexit: voici pourquoi

Place à "Money Times", la chronique de Bruno Wattenbergh où on parle argent, économie, ou encore business.

Le Brexit se profile à l’horizon et le divorce s’annonce douloureux… surtout pour les Belges qui risquent de payer deux fois ce Brexit… Pourquoi ?

Une première fois, parce que notre pays est un partenaire commercial important du Royaume-Uni. Bien sûr, nous allons plus que probablement récupérer quelques quartiers généraux, dans doute une agence européenne, des centres logistiques, mais nous allons aussi perdre de nombreux échanges commerciaux. Et ce sont surtout les entreprises flamandes qui vont pâtir de ce Brexit.


Payer deux fois

Qui dit départ d’un état membre, signifie aussi la perte de sa contribution au budget de l’Union européenne. Le Brexit va entrainer une perte de contribution nette de quelques 10 milliards d’euros sur un budget annuel de l’Union, qui tourne autour des 150 milliards d’eurps. Soit près de 7%. Une perte qui intervient dans un contexte où les états membres confient de plus en plus de missions à l’Union européenne, comme en matière de migration, de protection des frontières et de défense.


Qui va payer ?

Dans un cas comme celui-ci, on fait des économies et on augmente les recettes. Ici le Commissaire européen propose de faire moitié – moitié. Mais dans les scénarii envisagés, deux gros budgets risquent de maigrir sérieusement. Il s’agit de la politique de développement régional et de la politique agricole commune. Deux politiques proches des citoyens et qui s’attaquent à des enjeux de cohésion et d’équité sociales ou de convergence des niveaux de développement.


A-t-on déjà une idée de ce que la Belgique pourrait perdre ?

Rien n’est officiel, mais plusieurs scénarii sont déjà sur la table. Selon le journal Le Soir qui a « sourcé » une note confidentielle, dans la pire de ces options, la Belgique perdrait tous ses subsides régionaux à partir de 2021. On parle de quoi ? Et bien de tous les projets FEDER, Fonds Social Européen, les initiatives pour les emplois des jeunes, le fonds agricole ou encore les fonds pour la pêche.


Qu’est-ce que cela représente pour la Belgique aujourd’hui ?

Sur la période dite de programmation qui s’étend de 2014 à 2020, cela représente 2,7 milliards d’euros. C’est donc une mauvaise nouvelle ou en tous cas, à ce stade, un risque pour notre croissance économique, une mauvaise nouvelles pour les centaines de Belges qui vivent de leur travail dans ces programmes, des milliers de belges qui en bénéficient.


Si ces programmes sont arrêtés par manque de budget, on peut aussi regretter que ce soit les plus faibles qui risquent d’en payer les pots cassés et que cela arrive à un moment où le populisme n’a jamais été aussi vivace !

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